Le Merveilleux

Le saphir a d’abord été trouvé par un forgeron indien à la recherche d’une pierre dure pour travailler, puis échangé à William Foot, un marin anglais faisant du commerce dans les contrées éloignées avec son traducteur. Ramenée en Angleterre, la pierre précieuse passe entre les mains d’un courtier. Toutefois, un saphir pur d’une telle taille ne peut que déchainer les passions…

Le Merveilleux est un roman atypique ayant pour personnage principal un saphir. Il entraine le lecteur au 19^e siècle, du Cachemire au bord de la Tamise, et est rythmé par les changements narratifs. Quoiqu’assez court, le récit est dense et s’adresse aux lecteurs experts.

Mon avis

Le Merveilleux est un roman à la fois intéressant dans le fond et la forme. Jean-François Chabas questionne la nature humaine et sa cupidité et enchainant une série de portraits, chacun raconté avec un procédé narratif différent, tantôt plus introspectif, tantôt sous forme de lettres adressées à un ami ou encore dans un style où le suspens est bien présent.

C’est une lecture dense, notamment dans la partie consacrée à William Foot. Le marin, qui envoie des lettres à un ami irlandais, écrit comme il parlerait et son récit est parsemé de digressions parfois plus difficiles à suivre. C’est toutefois le récit le plus long et le plus fouillé, le lecteur pouvant voir au fil des lettres que le marin s’est ouvert à la culture indienne et qu’il a remis en question tous les préjugés qu’il avait sur les habitants de l’Inde qu’il compte y repartir pour profiter de sa nouvelle richesse. S’il a un instant de folie aussi avec le Merveilleux, il semble cependant plus détaché face à la pierre que les personnages qui la côtoieront ensuite. Plus courts, les portraits suivants sont d’ailleurs tout aussi intéressants, le Merveilleux pouvant parfois faire penser à l’Anneau de Bilbo dans l’œuvre de Tolkien, tourmentant la raison de ceux qui le voient.

Le petit plus? Jean-François Chabas nous offre une fin ouverte,  invitant l’imaginaire du lecteur à prendre part à l’histoire. Et vous, jusqu’où iriez-vous?

Merci à la maison d'édition Les Grandes Personnes pour le roman !