La gueule du loup

 
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Sophie a aimé ce livre

À la fin de leur Bac, Mathilde et Lou partent en voyage afin de célébrer et de profiter de leur liberté avant la vraie vie d’adulte. Mais le choc culturel est grand dans la petite crique où elles ont élu domicile et elles se réfugient dans la ville de Tananarive où elles espèrent profiter de leurs vacances avec un peu plus de confort. Toutefois, les jeunes femmes découvrent rapidement le côté sombre du tourisme en étant témoins de la violence de ces hommes blancs venus sur place pour profiter des femmes locales. Désirant aider l’une d’elle qui semble aux prises avec un homme particulièrement cruel, Lou et Mathilde mettent à leur tour la main dans la gueule du loup et pourraient bien ne pas s’en sortir…

Roman réaliste ayant pour décor Madagascar, La Gueule du loup entraine ses deux héroïnes à la découverte des réalités du monde adultes, dans leur quête d’indépendance, mais aussi dans ces horreurs qui se passent la nuit tombée. Accessible et rythmé, le roman s’adresse toutefois à des lecteurs avisés étant donné la dureté de certaines scènes.

Mon avis

Marion Brunet elle crée des personnages savoureux auxquels on croit et auxquels on s’attache. C’était le cas avec Frangine et ce l’est encore ici avec Lou et Mathilde. J’ai d’ailleurs beaucoup aimé qu’elles soient si différentes, complémentaires par moment, nécessairement en réaction à d’autres étant donné leurs attitudes si opposées. Je me suis reconnue dans cette envie de liberté, mais en même temps dans cette peur l’inconnu et dans le choc culturel inévitable. Solidement ancrées, Lou et Mathilde nous font croire au reste et donnent d’autant plus d’impact à ce choix d’aller vers le côté sombre du voyage. En effet, dans La gueule du loup, les filles s’évadent pour célébrer la fin de leurs études et le début des nouvelles, les hommes s’évadent pour profiter des femmes. Et là arrive Loup.

J’ai trouvé intéressant d’aller toucher à la notion du sadisme et de mettre en scène un homme qui aime faire souffrir, qu’on sent cruel à un point difficile à imaginer. À l’opposé, j’ai aimé le personnage de Fanja qui est à la fois fragile et forte, dans sa façon de tenter d’aider les siens malgré tout ce que ça implique. Les scènes de retrouvailles où on voit tout ce non-dit dans le village sont très fortes. Dès qu’elle apparait, dans les petites scènes insérées en début de chapitre puis plus clairement, elle change la direction de l’intrigue et déstabilise le lecteur de façon efficace. La suite me semble toutefois un peu moins réussie. Le personnage de Loup est finalement peu développé et, à côté des autres, il en devient caricatural. La poursuite qui démarre est donc prévisible et un peu facile, sans compter que certains rebondissements sont difficiles à croire.

 Heureusement, la fin est à la hauteur du début et ramène à l’avant-plan l’amitié des deux filles et les chemins qu’elles choisissent d’emprunter alors qu’elles ont définitivement laissé derrière elles les illusions de leur enfance. Juste à temps pour nous rappeler que la force de Marion Brunet est justement dans cette métamorphose de ses personnages et dans les dialogues, savoureux. 

Merci à la maison d'édition Sarbacane pour le roman!


Billet corrigé par Antidote 9 juste avant d'être publié par Sophie le 27 août 2014.

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Marion Brunet