Lauréats Prix des libraires jeunesse 2014

 
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17 septembre 2014

Le Prix des libraires Jeunesse vise à mettre de l'avant la qualité et l'originalité de la littérature jeunesse et, dans le cadre du Festival International de la Littérature (Fil) et de la Saison de la lecture à Montréal, six auteurs/illustrateurs jeunesse ont été célébrés en ce 17 septembre 2014. 

Dans la catégorie 12-17 ans volet Québec, c'est le roman EUX de Patrick Isabelle qui a remporté la palme. Ce roman puissant et magnifiquement écrit parle d'intimidation en déstabilisant le lecteur qui ne peut sortir indemne de sa lecture. "L’escalade de la violence et le désir de vengeance qui oppresse la victime-bourreau m’ont glacé le dos." a dit Simon Boulerice, gagnant dans la catégorie 6-11 ans.

Dans la catégorie 12-17 ans volet international, c'est le très populaire Nos étoiles contraires qui a gagné. Alors que le film a été un succès, le roman vaut la peine d'être découvert, ne serait-ce que pour l'écriture de John Green qui signe de savoureux dialogues et nous entraine dans une montagne russe d'émotions.

Qu'en dites-vous? Est-ce les livres que vous auriez choisi parmi la sélection

J'ai profité de l'occasion pour poser quelques questions aux lauréats du Québec, Patrick Isabelle, Simon Boulerice, qui a remporté le prix 6-11 ans pour Edgar Paillettes et dont Patrick Isabelle dit qu'il est une voix littéraire nouvelle et rafraîchissante qui l'inspire beaucoup, et Marianne Dubuc qui a gagné dans la catégorie 0-5 ans pour le magnifique album L'autobus ! 

 

Que lisiez-vous à l'adolescence? Qu'est-ce qui vous a marqué?

Marianne: J'ai eu une phase Anne la maison aux pignons verts, je l'avoue. Il y a évidemment les romans rayés de la courte échelle (un peu plus jeune, peut-être... je perds la notion du temps). J'aimais beaucoup les romans historiques, et la philo. Et j'ai eu une grosse phase Réjean Ducharme, précédée et suivie de Boris Vian. Et ma mère lisait (et lit toujours) énormément de romans policiers. Je pigeais dans sa bibliothèque par moments. Bref, c'est assez varié. Mais une chose est certaine, j'ai toujours aimé les GROS livres et les séries à plusieurs tomes, parce que j'aimais (et j'aime toujours) me plonger dans une histoire, m'attacher aux personnages et les côtoyer longtemps.

 

Simon: Mon adolescence a été marquée par des lectures dangereusement variées. Un heureux cocktail qui, avec le recul, donne le tournis. Je naviguais entre les romans jeunesse publiés au Québec (Sonia Sarfati, Dominique Demers, Robert Soulières, Suzanne Julien) aux Frissons, en passant autant par les Cœur à cœur, aux livres de Michel Tremblay, Stephan King et Gabrielle Roy ! Tous, à leur manière, ont laissé une empreinte –précieuse- sur moi.

Je lis encore beaucoup de livres pour enfants et adultes. Pas seulement parce que j’évolue beaucoup dans ce domaine. C’est surtout parce que j’aime ça ! Je le maintiendrai toujours : un bon livre pour enfants ou un bon livre pour ados est un bon livre point. Un adulte gagnerait à lire des livres destinés à plus jeunes. S’ils sont de qualité, le plaisir sera là. Et je ne vois même pas ça comme une activité nostalgique. Ce n’est pas tant retrouver ou réanimer des moments enfouis, perdus ou terminés ; c’est ouvrir ses horizons. C’est se faire raconter une histoire, souvent plus dépouillée. C’est bon pour la variété, c’est bon pour l’ouverture d’esprit.

Patrick: Il y en a plusieurs !! Si je reste uniquement dans la littérature jeunesse (parce que je lisais déjà beaucoup d'adulte au secondaire) il y a tout s'abord la série des Alexis de Yvon Brochu. C'était la première fois que j'avais l'impression d'être compris. Ces romans-là, je les ai lu et re-lu à maintes reprises. Je m'y suis beaucoup identifié. J'ai été marqué aussi par plusieurs auteurs des romans de La Courte échelle: Marie-Francine Hébert, Demonique Demers et surtout Sylvie Desrosiers. Sinon, adolescent, j'étais un fan fini de Stephen King. De 14 à 17 ans, je n'ai lu pratiquement que de la littérature d'horreur comme ça. Ça me permettait de m'évader et de broyer mon noir à travers la littérature plutôt que dans la vraie vie.

Si vous aviez pu mettre des livres entre les mains de vos personnages, quels auraient-ils été? 

Simon: Si Edgar était adolescent, atypique et marginal comme il l’est, je crois qu’il serait attiré par la littérature champ gauche. Lui-même poétique, il lirait certainement de la poésie pour enfants ou pour ados. Je pense aux collections chez Soulières, pour les enfants, ou La Courte échelle, pour les ados. J’ai le sentiment que la lecture nous aide à ne pas se sentir seul. En lisant des vers éclatés et lumineux comme lui, il se sentirait en bonne compagnie. Dans cette forme décomplexée, dans une langue déliée et décalée, il aurait l’impression qu’on lui parlerait de lui.

Patrick: Je lui ai mis plusieurs livres entre les mains. Je ne sais pas à quel point l'un d'entre eux aurait pu le faire changer d'avis. Même si plusieurs romans ont été écrit sur l'intimidation, j'ai l'impression que bien souvent, ceux-ci n'auraient que multiplier davantage ses frustrations. Peut-être quelque chose comme HateList ou La Bande de Beck. La réparation de Katia Gagnon aussi peut-être.Rage, de Stephen King? Je ne sais pas. Sa rage était si grande, aveuglante. J'aurais voulu lui donner de l'espoir. Se serait-il identifier à Eddie Bellegueule? C'est surtout un ami que ça lui aurait pris... quelqu'un qui se tient debout à côté de lui. C'est EUX que j'aurais mis entre ses mains. Malheureusement, il en est le personnage principal.

Bonnes lectures !
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