Malt et Jen trainent tous les jours dans la petite ville d’Edens dont ils ne sortent jamais, passant le temps sur leur banc préféré. Un jour, Jen trouve une boite dans laquelle il y a vingt dollars, une véritable fortune pour les deux adolescents, et un numéro de téléphone. Le lendemain, il y a encore plus d’argent, mais aussi un message. « Plus d’argent en échange d’un service ». Jen voit tout de suite ce qu’elle pourrait faire avec le magot, elle qui rêve de sortir d’Edens et de mener une vie de princesse. Mais Malt est plus réticent; il sait que l’argent n’est jamais facile à obtenir et il sent bien que le prix à payer sera élevé. Toutefois, parce que Jen et parce qu’un tas de raisons bien à lui, il accepte de jouer le jeu. Et commence l’aventure dont personne ne sortira indemne…
Avec La Boite, Anne-Gaëlle Balpe entraine ses lecteurs dans un suspens rythmé qui captive, mais aussi dans des zones plus intimes, plus émotives. Autour de Malt et Jen, les personnages sont écorchés et l’auteure peut aborder des thèmes comme la parentalité, la toxicomanie et les mauvais choix de vie sans que cela sonne comme moraliste. Accessible, le roman vise un public de treize ans et plus.
Dès le début, cette lecture sonne authentique. Avec la langue utilisée, avec le contexte de la petite ville dont certains sont prisonniers, Anne-Gaëlle Balpe installe un décor qui fait en sorte qu’on croit à son récit, à cette organisation dangereuse qui recrute de jeunes naïfs pour faire le sale boulot, au déroulement des choses (même si elles sont parfois un peu poussées) et à la grande naïveté des personnages. Les contes de fées n’existent pas et Anne-Gaëlle Galpe guide Malt dans une histoire sombre où, en 188 pages, elle arrive à toucher à des émotions inattendues tout en gardant le lecteur captivé grâce au fil conducteur de la Boîte et du service que doit rendre l’adolescent pour avoir le droit de garder cet argent dont il a finalement plus besoin que ce qu’il croyait au départ.
Si Jen est agaçante, Malt est attachant et particulièrement crédible dans ses doutes. Autour d’eux, les personnages secondaires sont peu développés, la brièveté du récit oblige, mais juste assez présents pour ajouter de la richesse à l’histoire et mettre en relief les choix de Malt. On a d’ailleurs l’impression que chacun d’eux pourrait faire l’objet de son propre récit tant leur bagage d’écorché ressort lors de leurs brèves apparitions. Ce n’est clairement pas un roman rose, mais c’est un portrait juste de la réalité de certains ados. À lire !
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