Le seul et unique Ivan

Ivan vit depuis de nombreuses années au Circorama, petit cirque installé dans un vieux centre commercial où les spectateurs peuvent admirer trois fois par jour les prouesses du gorille, mais aussi de son amie Stella l’éléphante. Ivan ne s’ennuie pas, recevant quotidiennement les visites de Bob, le chien errant, et de Julia, la jeune fille du concierge lui qui amène des crayons de couleur lui permettant d’exprimer son côté artiste. Mais l’arrivée de Ruby, une jeune éléphante effrayée, change les choses. Si Ivan est habitué à sa vie, il n’est pas insensible à la détresse de la nouvelle venue et, étant un Dos Argenté, chargé de la protection des siens, il promet à Stella qu’il trouvera un moyen de les faire sortir de ce lieu afin que la petite puisse avoir une meilleure vie. Ne reste plus qu’à trouver comment faire…

Inspiré d’une histoire vraie, ce roman est constitué de courtes vignettes où le lecteur entre dans l’esprit du gorille et découvre son quotidien et ses souvenirs. Abordant les thèmes des animaux en captivité et de leur exploitation, Katherine Applegate propose un récit d’aventures différent qui s’adresse à tous les publics.

Mon avis

Ce roman a reçu de nombreux prix littéraires et, quoique accessible aux 7 ans et + selon la maison d’édition, pertinent pour tous les publics grâce aux différents niveaux de lecture.

En effet, le gorille qui a 27 ans au moment des faits raconte à sa manière les événements et, comme il est très neutre face à son traitement, c’est au lecteur de juger la situation. Si on reste dans la nuance, Mack ne réagissant pas assez vite quand Stella est malade, mais n’étant pas non plus dans la maltraitance, le ton est tout de même triste. Même s’ils sont bien traités, Ivan et les autres sont privés de liberté, installés dans un milieu mal adapté et, surtout, la transition entre leur milieu naturel et leur captivité est teintée d’une violence extrême.

Par ailleurs, à travers le récit d’Ivan, le lecteur arrive à bien voir comment la détention change les habitudes des animaux et modifie leur comportement. C’est donc une excellente amorce pour la réflexion, d’autant plus que les courts chapitres sont très efficaces, allant droit au but et évitant les fioritures et les drames qui ne sont pas nécessaires, l’auteure voulant proposer un texte crédible, ce qui est réussi.

Seul bémol, les illustrations intérieures sont très enfantines et ne servent pas vraiment le récit, n’ayant pas de double niveau comme le reste du texte. Heureusement, elles ne sont pas très présentes et le lecteur peut laisser son imagination créer ses propres images et faire des liens avec sa réalité. Vous ne verrez plus jamais un cirque avec le même regard ! 

Merci aux éditions du Seuil pour le roman !