Lorsque Jocelyn Brouillard débarque à la pension La giboulée, à New York, c’est la panique. Il faut dire que, dans cette pension exclusivement réservée aux femmes, on attendait une Jocelyne… Et pourtant, le jeune homme trouve sa place grâce au potage étonnant de sa mère et à son talent pour le piano, et découvrira la vie de ses six colocataires, venues de partout en Amérique pour conquérir la ville. Il y a Chic qui enchaine les publicités et les soupirants, la mystérieuse Manhattan qui a embauché un détective privé, Page qui s’est entichée d’un critique trop vieux pour elle, Hadley qui doit cumuler les boulots pour s’occuper du fils de sa sœur, Ursula et Etchika… sans compter les logeuses, Mrs Merle et celle qu’on surnomme le Dragon et qui règne en maître sur son domaine. Bref, Jocelyn ne s’ennuiera pas…
Entrainant son lecteur à la découverte de la vie dans le New York de 1948, Malika Ferdjoukh signe avec Un diner avec Cary Grant le premier tome de ce qui sera un dyptique. On y croise la folie de Broadway, les paillettes, les us et coutumes des New Yorkais de l’époque, mais aussi la ségrégation et le début de la guerre froide avec la chasse aux sorcières communistes. Roman étourdissant présentant une multitude de personnages, il s’adresse à des lecteurs experts.
Quand j’ai découvert la série Quatre sœurs de Malika Ferdjoukh, je suis tombée amoureuse de la plume de cette auteure qui se spécialise dans le roman choral, adorant les personnages des sœurs Verdelaine. J’avais donc de grandes attentes pour Broadway limited.
On est toutefois dans autre chose ici puisque l’auteure entraine ses lecteurs dans un univers complètement différent, utilisant un cadre historique en Amérique. La recherche a dû être longue parce que les références sont multiples, riches et surprenantes, culturelles, politiques ou sur la vie de tous les jours, et ancrent vraiment le décor dans l’époque. L’intrigue est intéressante, on croise des figures historiques connues (coucou Woody Allen, allô Grace Kelly !) et les différents personnages permettent de découvrir plusieurs réalités différentes. C’est cependant aussi la faiblesse du roman. Il y a beaucoup de personnages. Trop, peut-être.
Oui, on retrouve l’ambiance un peu folle de la Vill’Hervé et le personnage de Jocelyn fait penser à celui de l’amoureux de Charlie avec sa timidité et sa façon d’aider les filles, mais il est plus difficile de distinguer les personnages de Broadway limited que ceux de Quatre sœurs et, malgré l’épaisseur du roman, on a finalement l’impression qu’on en apprend bien peu sur chacun, si ce n’est sur Jocelyn et sur Hadley dont les passés sont un peu plus révélés. Il y a des personnages truculents, le Dragon en tête, mais d’autres sont moins bien définis, plus difficiles à distinguer. J’ai toutefois hâte de voir la suite pour voir où l’auteure nous emmènera. Et je dois vous dire que j’ai confiance !
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