En mettant les pieds au pub anglais Black Lion, Ginger est sur le point de réaliser son rêve : assister au Nightfest, un festival de musique mondialement connu. La liste des artistes est longue : The Rolling Stone, Daft Punk, Gogol Bordello et Heavy Whale, le groupe préféré de la jeune femme. Dès son arrivée, cette dernière se met en tête de convaincre le patron du pub de lui donner un emploi question de gagner un peu d’argent pour payer son droit d’entrée pour l'événement. Sa force de persuasion et sa détermination convainquent le colonel Block, le proprio, de l’engager. Dès le lendemain, Ginger s’occupe des clients avec Eileen et Malcom, les deux enfants du colonel.
Malgré la pluie quasi quotidienne, Ginger se plait beaucoup dans ce bled perdu de l’Angleterre. C’est en côtoyant les clients du pub qu’elle apprend que le Nightfest ne fait pas l’unanimité auprès des citoyens de Merrywaters. Chaque année, pendant le festival, des situations dramatiques se produisent : grabuge, disparition, meurtre. Faisant fi des avertissements, Ginger s’aventure près du site où est installée la scène. Malheureusement pour elle, son audace se termine mal. À son réveil, elle tente tant bien que mal de reconstituer le fil des événements, mais un obstacle de taille se dresse devant elle. Des canards. Des milliers de canards, dont un en particulier qu’elle surnomme le Désosseur parce qu’il a une lueur d’intelligence malsaine dans le regard. La population est confrontée à une invasion sans précédent et les artistes invités n’en croient pas leurs yeux. À partir de ce moment, le village de Merrywaters ne sera plus jamais le même. La famille Block et les membres de Heavy Whale devront user de stratégie pour s’en sortir, car la course contre la montre vient de débuter.
Le roman 100 000 canards par un doux soir d’orage de Thomas Carreras est unique en son genre. Puisqu'humour et horreur se côtoient habilement, l’histoire ralliera autant les amateurs de répliques teintées d’ironie que ceux qui préfèrent l’hémoglobine dans une atmosphère de fin du monde. De plus, la variété des thèmes abordés tels que la famille, la solidarité et la mort font en sorte que plus d’un type de lecteurs peuvent facilement y trouver leur compte.
D’abord intriguée par le titre et la première de couverture, j’ai été ensuite attirée par le résumé. Je n’ai jamais anticipé pendant la lecture des premiers chapitres que le village de Merrywaters et ses habitants allaient vivre autant de péripéties. J’avoue que je me suis demandé si j’allais poursuivre ou abandonner la lecture du roman. Le principal élément qui me dérangeait est le vocabulaire parsemé d’expressions françaises. Je ne regrette pas du tout d’avoir continué, car j’ai été agréablement surprise par l’ensemble de l’œuvre. J’étais loin de me douter que Thomas Carreras allait m’emmener dans un univers où les canards sont rois! J’ai beaucoup apprécié certains personnages, comme Eileen et son caractère fougueux, sans oublier papy Stan, une force tranquille. Il ne faut pas passer sous silence la présence des membres du groupe The Rolling Stone et de Stevie Wonder, entre autres, dans ce récit déjanté où ils jouent leur propre rôle. D’ailleurs, la musique demeure bien présente dans l’histoire et l’auteur nous suggère même deux bandes-son qui poussent l’expérience de la lecture à un niveau supérieur. En effet, les chansons sélectionnées rejoignent les événements qui se déroulent. Par leurs paroles, les pièces reflètent soit les états d’âme des personnages, soit l’atmosphère qui règne au village. Je me suis replongée dans mon adolescence en voyant des titres tels que Paradise City, de Guns N’Roses, et Zombies, du groupe The Cranberries.
En bref? Le roman 100 000 canards par un doux soir d’orage est une belle surprise et il plaira aux lecteurs avides de découvertes.
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