Quand Martin Addison tombe sur la messagerie ouverte de Simon et qu’il découvre ainsi son homosexualité, il y voit une occasion de le faire chanter. Après tout, Simon est un très bon ami d’Abby, de qui Martin veut se rapprocher. Simon voudrait bien pouvoir le rembarrer, mais la situation est délicate.
Simon n’a pas honte d’être gai, mais il n’en a parlé à personne encore parce qu’il redoute ce « comingout ». Il ne comprend pas pourquoi ce sont seulement les homosexuels qui doivent vivre ce moment et il le repousse sans arrêt. La découverte de Martin pourrait donc être une occasion à saisir, mais… il y a aussi Blue, un mystérieux anonyme rencontré sur un site lié à l’école, avec qui il échange des courriels de plus en plus personnels, et qui pourrait être éclaboussé parce que Martin a vu les échanges. Et ça, Simon ne le permettra pas.
Simon, 16 ans, Homo Sapiens est un roman qui aborde avec justesse les thèmes de l’homosexualité et du comingout. Intercalant des échanges de courriel à travers sa narration, l’auteure ancre son récit dans la réalité des jeunes d’aujourd’hui, lui donnant du rythme du même coup, et peut rejoindre les lecteurs intermédiaires.
C’est vraiment un chouette livre que celui-ci. À travers l’histoire de Simon, Becky Albertalli s’interroge sur l’idée du comingout, dans cette idée que l’homosexualité n’est pas « normale » puisqu’elle implique une déclaration publique, ce qui n’est pas le cas de l’hétérosexualité. L’auteur montre aussi que malgré l’ouverture d’esprit de certains, s’afficher gai n’est toujours pas sans difficulté dans le monde d’aujourd’hui.
Si le résumé peut donner l’impression que le chantage est au centre du récit puisque c’est ce qui déclenche le tout, l’accent est vraiment mis sur le cheminement de Simon et sa relation avec Blue. D’ailleurs, le suspens autour de l’anonymat de ce dernier fait en sorte qu’on veut toujours en lire davantage et les multiples petites intrigues parallèles qu’a créées l’auteure gardent le lecteur attentif. Il faut dire que Simon est fort sympathique et qu’il est aussi entouré d’une galerie de personnages riches avec des personnalités diverses qui font en sorte qu’on croit au récit, qu’on a l’impression qu’il pourrait très bien se produire ici, maintenant. Si j’ai eu un peu plus de réserve devant la finale, l’ensemble m’a beaucoup plu et c’est un livre que je recommanderai souvent autour de moi, je le sens, ne serait-ce que pour montrer sa couverture, vraiment réussie!
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J'ai pris ce livre à la bibliothèque! J'ai hâte de le lire!