Élise et Beethoven

À quatorze ans, Élise a tous les atouts pour devenir une grande musicienne. Mais elle vit mal la pression que lui met sa mère et déteste le piano sur lequel elle doit s’exercer. C’est auprès de son père, lui-même musicien de grand talent, qu’elle s’épanouissait et prenait plaisir à jouer, mais ce dernier a quitté sa famille sans avertissement et n’a plus jamais donné de nouvelles. Le jour où Élise entend une musique venir du grenier qui lui est interdit d’accès, la vie de l’adolescente basculera. Parce que cette musique est en fait produite par le fantôme de Beethoven, installé sur le piano du père d’Élise, prêt à lui faire des confidences sur la disparition de Simon. Celui-ci croyait avoir découvert des partitions appartenant au compositeur et personne n’a voulu le croire, mais Beethoven lui-même assure Élise que son père avait raison et lui propose d’aller à Bonn, dans son ancienne demeure, pour faire éclater la vérité.

Entremêlant une intrigue psychologique, une dose de fantastique et un suspens nourri par de nombreux rebondissements, K.E. Olsen entraine ses lecteurs dans le monde de la musique classique, à la découverte de l’homme qu’était Beethoven. Faisant des aller-retour entre réalité et fantastique et entre présent et passé, l’auteure s’adresse aux lecteurs intermédiaires et avancés.

Mon avis

On connait tous Beethoven sans le connaitre vraiment et l’angle qu’a choisi K.E. Olsen pour le faire découvrir aux adolescents est intéressant. On croit à son fantôme excentrique et, au fil des souvenirs d’Élise liés aux histoires que son père lui racontait, le lecteur découvre la vie pour le moins fascinante de ce compositeur extraordinaire. Cette partie plus documentaire est bien construite, même s’il aurait été sympathique d’avoir des notes en fin de livre pour savoir si l’auteure a pris des libertés avec l’Histoire, et vraiment intéressante.

Néanmoins, l’histoire dans laquelle elle est imbriquée est plus bancale. C’est compréhensible de vouloir ajouter de l’adrénaline à l’ensemble, de façon à créer du suspens et à captiver le lecteur, mais ici tout est trop poussé pour être crédible. (Les fantômes ne sont pas très crédibles en général, me direz-vous, mais celui-ci est bien amené.) Ce n’est pas juste Interpol qui intervient quand les choses tournent mal, c’est le chef d’Interpol lui-même qui se rend sur place. Ce n’est pas juste un bête voleur qui s’en prend aux partitions, c’est un des plus grands voleurs d’art du monde. Bref, plusieurs éléments sont trop gros pour que ce soit réel, faisant notamment en sorte que les héros semblent s’en sortir beaucoup trop facilement. C’est dommage, parce qu’il y a de belles choses aussi dans le récit, notamment les touches d’humour amenées par l’ami d’Élise et Ludwig van Beethoven lui-même, et que les parties documentaires donnent envie d’aller découvrir l’œuvre musicale de ce dernier. Parfois, il vaut mieux moins que trop…

Merci aux éditions David pour le roman et à Pierre-Alexandre Bonin pour la révision!