13 peurs

Un adolescent cherche sans cesse des sensations fortes pour se sentir vivre, jusqu’à ce que l’improvisation devienne terriblement dangereuse. Nouvellement majeur, un jeune homme noir est envoyé dans une prison dominée par les Chicanos et les Blancs. Une jeune Haïtienne doit lutter contre le racisme vécu au quotidien dans son quartier. Une jeune fille doit surmonter sa peur du métro pour sauver sa « carpe de fête ». Justine se retrouve à la pharmacie devant les tests de grossesse, terrorisée. Un garçon se transforme en statue de sel devant une nouvelle élève de l’école, mais utilise les échecs pour s’en rapprocher. Un jeune homme est témoin d’une scène atroce dans un parc et s’en veut de ne pas être intervenu. Un tueur en série sévit à Québec où Charlotte, jeune étudiante universitaire, demeure. À Nozophobia, un garçon pense avoir trouvé l’amour, mais encore faudrait-il que sa promise ne soit pas malade… Devenu taxeur après avoir été trop longtemps la victime, Bone décide d’étendre ses jours de travail au weekend. À Haïti, sous le joug du Président-dictateur-à-vie, les murs ont des oreilles et il faut faire attention de ne pas penser trop fort. Olivier est pris au piège par Samuel, celui qui le harcèle chaque jour, parce que ce dernier est le meilleur élève de l’école : qui pourrait croire qu’il est un Monstre? Chaque soir, dans la boutique où Camille travaille, un enfant frigorifié vient lui tenir compagnie.

Treize histoires courtes autour de treize peurs, voici ce que propose ce recueil qui ne fait finalement pas si peur. Si certains univers sont plus effrayants, d’autres amènent davantage le lecteur à réfléchir. Toutefois, tous sont accessibles à tous les lecteurs.

Mon avis

J’aime beaucoup les recueils de nouvelles parce qu’ils offrent une lecture qu’on peut morceler sans perdre le fil, parfait accompagnement avant de dormir. Dans ce style, Treize peurs est un recueil très réussi, proposant treize univers différents où la peur au sens propre est plus ou moins présente, mais où cette idée joue bien son rôle de fil conducteur. Si certaines nouvelles sont plus faibles, notamment pour ce qui est des chutes, le niveau est relevé dans l’ensemble. On reconnait la signature de certains auteurs plus connus, la violence raciale de la prison racontée par Camille Bouchard, le Canal Lachine de Laurent Chabin (il fait d’ailleurs un clin d’œil à un de ses personnages) et l’écriture délirante d’Émilie Rivard, entre autres, et on en découvre de nouveaux. Par ailleurs, les nouvelles de Mathieu Fortin et Rodney St-Éloi ressortent du lot parce qu’elles nous entrainent ailleurs, le premier s’étant lancé dans la science-fiction alors que le deuxième a choisi le décor de Port-au-Prince. Au final, on referme ce livre avec une seule envie : que l’éditeur poursuive l’expérience!

Merci à Bayard Canada pour le livre et à Pierre-Alexandre Bonin pour le coup d'oeil efficace!