Dans la société dans laquelle vit Silas, la douleur n’existe pas. En fait, les autorités font tout ce qu’elles peuvent pour bannir la souffrance psychologique. Pour ce faire, la CEDE (Cellule d’Éradication de la Douleur Émotionnelle) veille au grain. Lorsque Astrid, sa petite amie, est victime d’un accident, ce dernier réagit de façon si intense que les témoins n’hésitent pas une seconde à informer la CEDE du comportement de l’adolescent. Hospitalisé, il réalise qu’il a été oblitéré : un minuscule point bleu brille au creux de son poignet, ce qui signifie qu’une douleur a été supprimée. À sa sortie de l’hôpital, le jeune homme prend conscience de sa nouvelle réalité, mais un doute subsiste dans son esprit. Il ne peut tout simplement pas oublier l’amour qu’il éprouvait pour Astrid. Au fil des jours, des bribes d’informations pousseront Silas à mener sa propre enquête au sujet du passé de son amoureuse. Ce qu’il apprendra viendra bouleverser sa vie.
Roman de science-fiction divisé en trois parties, chacune ayant son propre narrateur, #Bleue permet au lecteur de bénéficier du point de vue de Silas et de celui d’Astrid. Les descriptions à propos de ce monde aseptisé sont efficaces et permettent de s’immerger totalement dans cette société du futur, l’auteure faisant ainsi réfléchir ses lecteurs à l’importance des émotions. Accessible aux lecteurs intermédiaires.
Je ne suis pas une adepte des romans d’anticipation, mais sortir de sa zone de confort demeure un excellent moyen pour enrichir sa culture littéraire. Ce qui m’a plu dans le roman #Bleue, c’est que Silas et Astrid refusent cette uniformité, cette société où la souffrance émotionnelle ne doit pas exister. Les émotions sont essentielles pour apprendre, pour évoluer, pour vivre. Ces adolescents ont des rêves et désirent prendre eux-mêmes les décisions qui les concernent. Au fil des pages, des thèmes comme l’espoir, la vérité et l’amour viennent colorer ce monde gris dans lequel les personnages évoluent. Le personnage d’Astrid, entre autres, se démarque. En effet, la jeune fille fait preuve de maturité et de courage dans sa quête d’indépendance. La vérité et l’authenticité ne doivent pas être éliminées, au contraire. D’ailleurs, cette phrase résume bien la façon de penser de l’adolescente : «Souviens-toi qu’être humain n’est pas facile, mais que c’est la plus belle chose qui soit.» En bref, #Bleue offre aux lecteurs une belle occasion de réfléchir à l’avenir de nos sociétés.
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