Avec son grand corps mince, sans aucun signe de puberté visible, Edvard, 14 ans, n’a aucune chance de séduire Constance. C’est pour cela qu’il a créé Jason sur Facebook, un Américain en échange scolaire, et que, pour que ce dernier soit crédible, il lui a aussi créé un frère, une tante, des amis. Edvard a tellement bien joué son coup que Constance devient un peu obsédée par Jason… et tout ça tourne très mal quand, sur un coup de tête, Edvard décide de tuer Jason.
Avec beaucoup d’humour, Zoë Berg parle du difficile passage que peut être la puberté pour certains adolescents dans Fake, fake, fake, mais aussi d’amitié, de loyauté, de famille et d’engagement social. Très accessible, le roman convient à tous les lecteurs.
« J'ai envie de faire s'écraser l'avion de Jason quelque part au-dessus de l'Atlantique. Constance vient de lui envoyer un message avec plein de petits coeurs. »
J’aime beaucoup l’idée de base de Fake,fake,fake et l’écriture de Zoë Berg est vraiment accrocheuse. Dès le départ, alors qu’Edvard est pris dans une ferme bio avec ses parents, des êtres plutôt étranges, son humour plait et fait en sorte qu’on s’attache à l’adolescent et qu’on y croit. Malheureusement, l’histoire de Jason, pourtant vraiment prometteuse, tombe un peu à plat. À cause de Constance, véritable peste (comment Edvard peut-il n’en avoir que pour elle?), mais aussi parce que l’auteure bifurque sur un autre récit, ce qui fait qu’elle n’utilise pas toutes les possibilités que la vie, et la mort, virtuelle de Jason lui offrait. 400 000 personnes qui s’abonnent à une page demandant réparation pour l’erreur d’un hôpital, ça peut en causer des dommages!
Mais Zoe Berg a plutôt choisi de s’intéresser au voisin d’Edvard, Monsieur Tannenbaum, qui se fait mettre à la porte par sa propriétaire. Dès lors, l’adolescent, attaché au vieil homme après un début de relation plutôt houleux, décide de l’aider. Inspiré par sa mère, un personnage absolument délicieux (elle a déjà occupé des maisons dans sa jeunesse, tient une galerie d’art et écoute Rage against the machine) Edvard va concocter un plan pour permettre au vieil homme de rester dans la maison de ses souvenirs. C’est drôle aussi, mais 218 pages c’est bien peu pour deux récits aussi intenses!
En bref? Il y a beaucoup de bon dans ce roman, notamment la cellule familiale d’Edvard avec ses étrangetés, mais on sort du roman avec l’impression que son potentiel n’a pas été assez exploité.
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