Miss Baker déteste Holling Hoodhood. Le garçon en est persuadé. Il faut dire qu’il est le seul de sa classe à rester en cours le mercredi après-midi alors que la moitié de ses pairs, juifs, et l’autre moitié, catholiques, vont en formation religieuse. S’il n’était pas là, Miss Baker aurait congé. Mais voilà, il est là. Alors la professeure invente mille et une tortures, du moins Holling en a-t-il l’impression, lui faisant entre autres lire et analyser Shakespeare. Toutefois, au fil du temps, Holling se rend compte que Miss Baker n’est peut-être pas si méchante. Et si elle avait plutôt des intentions positives?
Roman psychologique à saveur historique puisque l’intrigue se passe dans les années 60, La guerre des mercredis se concentre sur la relation entre Holling et sa professeure, mais l’auteur aborde aussi les thèmes de la famille, de la différence, des aspirations. Avec son rythme assez lent, le récit s’adresse aux lecteurs intermédiaires et avancés.
C’est un roman qui a un goût d’autrefois, et la plume de Gary David Schmidt rappelle parfois celle de Mark Twain, l’auteur de Tom Sawyer. Holling n’est pas un aventurier et n’a pas l’imagination de Tom pour les bêtises, mais la façon de l’auteur de raconter une suite d’anecdotes du quotidien et le contexte historique placent ce roman dans une intemporalité intéressante. Ce n’est pas le genre de roman qui captive au point où on n’arrive pas à refermer, mais on s’attache au personnage et la prof en moi a été ravie de le voir développer sa relation avec Miss Baker autour de Shakespeare. Le public cible est toujours difficile à définir toutefois. S’il est publié en jeunesse, les commentaires les plus positifs viennent des adultes. Le roman s’adresse donc clairement aux lecteurs aguerris. D’ailleurs, il résonnera plus fortement chez ceux qui connaissent l’œuvre du dramaturge anglais, au moins en partie.
Sophielit est partenaire des Librairies indépendantes du Québec (LIQ). Cliquez ici pour plus d'informations sur ce partenariat.
Nouveau commentaire