La fille d'en face

Lorsqu'Élaine apprend qu'Elena a eu un accident de voiture et qu'elle est dans le coma, sa première réaction est de fuir. Elle ne veut pas le savoir, elle ne veut pas aller la voir. Pour son entourage, c'est une réaction totalement inattendue puisque Élaine et Elena ont toujours tout vécu ensemble. Voisines, elles ont toujours été comme les deux doigts d'une main. Sauf que quelque chose s'est brisé et Élaine, qui finira par se rendre au chevet d'Elena, dévoile lentement les pièces du casse-tête en parlant toute seule devant son amie qui ne répond jamais.

C'est un court roman psychologique où l'émotion est à fleur de peau. Il y a une certaine lenteur dans l'écriture puisqu'il n'y a pas vraiment d'action, mais en même temps il y a un suspens étant donné que le lecteur comprend dès les premières pages qu'il est arrivé quelque chose de grave dans la relation entre les deux meilleures amies et qu'il se demande ce qui a bien pu briser leur lien. C'est définitivement un roman qui vise un public plus féminin puisque le lecteur entre dans l'intimité de cette amitié entre deux filles.

Mon avis

Il est facile de s'identifier à Élaine et je pense que ce roman rejoindra beaucoup d'adolescentes parce qu'il est fréquent de ressentir les émotions qui sont décrites; ce sentiment d'être très ordinaire comparé aux autres et de n'arriver à se définir qu'en fonction de ses amitiés. Le propos est complexe, le spectre de la mort étant omniprésent, mais Linda Amyot réussit à rendre le tout accessible à un lectorat adolescent. D'ailleurs, c'est une très courte lecture qui pourra plaisir aux plus vieux aussi. Je n'étais pas dans les meilleures conditions pour la lecture lorsque je l'ai dégusté, mais j'ai tout de même été happée par l'histoire et touchée par la poésie des mots lourds de sens que chuchote Élaine devant « la fille d'en face ».

Merci à Alexandra pour le prêt du roman!