Billet rédigé par Marie Fradette, spécialiste de la littérature jeunesse
Peter Pan est un personnage créé au début du XXe siècle par l’Écossais James M. Barrie. Mille fois repris ou adapté, que ce soit en livre, en film ou au théâtre, ce classique n’a de cesse de se voir réédité. Peter Pan, pour ceux qui n’auraient pas encore plongé au cœur de cet univers onirique, c’est un petit garçon venu d’un pays imaginaire qui, un soir, débarque dans la chambre des enfants Darling. Il les invite alors à le suivre en compagnie, bien sûr, de Fée clochette. Le périple commence alors que les petits survolent leur ville, puis entrent dans un univers parallèle dans lequel sirènes, Peaux-Rouges et pirates, notamment le terrible ennemi de Peter Pan, Capitaine Crochet, transforment complètement leur vie.
Contrairement à la version édulcorée de Walt Disney, ici on retrouve un Peter Pan à la fois cruel et candide, un orphelin qui refuse de grandir. Cette position rejoint par ailleurs les questionnements que peuvent provoquer le passage entre l’enfance et l’âge adulte. Les plus grands seront particulièrement intéressés par ce thème d’identité, mais aussi par celui, exaltant, qu’est l’imaginaire.
Si plusieurs versions de Peter Pan existent, celle-ci, parue en grand format sur papier glacé chez l’éditeur Mijade, est flamboyante. Le texte abrégé, mais tout de même costaud, présenté en dix-sept chapitres dans lesquels alternent narration et action, est accompagné des illustrations, des peintures devrais-je plutôt dire, de Quentin Gréban. Le réalisme poétique qui caractérise son style a pour effet d’offrir des scènes, des décors qui semblent réels, mais qui sont tout à la fois enveloppés d’une atmosphère vaporeuse. Le jeu entre le rêve et la réalité est tout à fait palpable ici. S’ajoutent au style différentes perspectives et angles de vue qui dynamisent l’image et permettent d’accéder à des moments forts du récit. Prenons, par exemple, ce moment terrible où Fée Clochette paie cher son excès de jalousie. Un gros plan est fait sur le regard ruisselant du héros qui est intensifié par un jet de lumière alors que le reste de son visage reste dans l’ombre. Puis, en avant-plan, nous pouvons voir sa main dans laquelle repose la petite fée. Toute l’émotion passe à travers ces yeux posés sur Clochette, toute petite, frêle, affaiblie par le poison qu’elle a bu. Si l’histoire peut à elle seule captiver les lecteurs et garder leur attention, les illustrations pleine page captent l’œil, renforcent la dimension féérique omniprésente dans le texte et apportent une couleur singulière aux mots de Barrie.
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