Billet rédigé par Marie Fradette, spécialiste en littérature jeunesse
« Depuis trente ans Sebastiao Salgado capture les guerres, les famines, l’exil, le travail et la misère à travers la planète, pour que personne n’ignore comment les hommes vivent. Il est l’un des meilleurs photojournalistes au monde ».
De retour au Brésil, son pays natal, il contemple avec douleur l’état dans lequel se trouve la terre de son père. « Plus de bétail. Plus de forêt. Le père de Sebastiao se balance dans un fauteuil devant la maison délabrée, maigre silhouette au milieu des collines entièrement pelées. L’air brûlant tremble comme un voile d’eau, et floute la terre ocre à perte de vue. Pas un cliquetis d’insecte. Pas un cri d’oiseau. De la poussière et du silence ». Devant un tel spectacle, le photographe refuse de rester impassible. Avec son amie Gabriela, il a l’idée de replanter la forêt, de faire revivre cette terre autrefois riche de « quatre cent cinquante espèces d’arbres », mais dévastée par les hommes, par l’argent. Alors on suit le parcours de cet amoureux de la Terre qui, contre vents et marées, réussira à redonner vie à la forêt atlantique brésilienne. Et puis, devant l’accomplissement titanesque, devant le décor qui fourmille maintenant de mille et un bruits d’insectes, d’odeurs diverses, de fougères, de chênes, de pins qui s’élèvent vers le ciel, les villageois ébahis le surnomme le sorcier vert.
Si l’écologie, la nature, la beauté du monde s’expriment dans ce texte poétique, le projet de reboisement de ce photographe met en lumière l’importance de croire en soi, et s’offre comme un exemple de détermination et d’espérance.
Les biographies permettent sans aucun doute de connaître les Hommes, de découvrir ce qu’ils ont été, ce qu’ils ont apporté à l’humanité. Ici, Valentine Goby permet cette entrée au cœur de la vie d’un grand photographe, mais elle fait plus. À l’aide de Muriel Kerba, qui signe les illustrations, l’auteure offre un conte écologique, mais aussi poétique, écrit avec une grande sensibilité et permettant aux lecteurs de découvrir la nature de cet homme engagé, lucide, et amoureux plus que tout de la Terre et des humains. La narration alterne avec quelques dialogues courts, mais toujours percutants qui permettent de saisir l’action, la charge émotive qui bouille à l’intérieur de cet homme d’espérance. Le travail d’écriture de Goby a aussi été inspiré par les illustrations de Muriel Kerba. Cette dernière manie le pastel, l’acrylique, les crayons de couleurs, joue avec les textures, les collages, utilise différents matériaux pour créer un « microcosme où réalité et merveilleux se mêlent ». Certaines œuvres plus abstraites invitent à la rêverie alors que d’autres nous donnent à voir plus clairement les mots de Goby. Ses œuvres s’insèrent tout naturellement dans ce texte et épousent avec finesse le projet de Salgado. Un album d’une grande beauté à découvrir, faire lire, partager.
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Les biographies permettent sans aucun doute de connaître les Hommes, de découvrir ce qu’ils ont été, ce qu’ils ont apporté à l’humanité. Ici, Valentine Goby permet cette entrée au cœur de la vie d’un grand photographe, mais elle fait plus. À l’aide de Muriel Kerba, qui signe les illustrations, l’auteure offre un conte écologique, mais aussi poétique, écrit avec une grande sensibilité et permettant aux lecteurs de découvrir la nature de cet homme engagé, lucide, et amoureux plus que tout de la Terre et des humains. La narration alterne avec quelques dialogues courts, mais toujours percutants qui permettent de saisir l’action, la charge émotive qui bouille à l’intérieur de cet homme d’espérance. Le travail d’écriture de Goby a aussi été inspiré par les illustrations de Muriel Kerba. Cette dernière manie le pastel, l’acrylique, les crayons de couleurs, joue avec les textures, les collages, utilise différents matériaux pour créer un « microcosme où réalité et merveilleux se mêlent ». Certaines œuvres plus abstraites invitent à la rêverie alors que d’autres nous donnent à voir plus clairement les mots de Goby. Ses œuvres s’insèrent tout naturellement dans ce texte et épousent avec finesse le projet de Salgado. Un album d’une grande beauté à découvrir, faire lire, partager.