Billet rédigé par Kim Daoust Loiselle
Anaé est une jeune fille de 12 ans musicienne, à moitié japonaise et orpheline de mère. Elle vit avec son père, le directeur de l'école secondaire où elle ira l'an prochain et avec qui elle mange immanquablement des sushis chaque vendredi soir. Elle est enfant unique et très proche de sa meilleure amie Emma et de sa tante adorée. Toutefois, la jeune adolescente vit une mauvaise expérience sur les réseaux sociaux et elle doit trouver de l’aide pour gérer le trouble qui s’est installé en elle.
De son côté, Raphaëlle est une fille dynamique et sportive qui aime courir et dépenser son énergie sur un terrain de soccer. Avec son énergie débordante vient une certaine impulsivité qui lui nuit dans son quotidien. Accro à son cellulaire, elle s'en sert pour texter et envoyer des selfies à son père afin de lui faire part de ses activités.
Chacune d’elle vit son dernier été avant le début du secondaire, un moment charnière dans leur vie.
Sophie Rondeau aborde le début de l'adolescence et la transition entre le primaire et le secondaire avec Selfies et sushis. La famille occupe une très grande place; les parents séparés de Raphaëlle, la mère décédée d'Anaé et surtout, les relations père-fille. L'histoire traite d'autres sujets comme le premier béguin pour un garçon, la cyberintimidation, le TDAH et le choix de prendre de la médication ou non. Si les adolescents plus vieux risquent de ne pas en avoir assez avec ce roman, les jeunes de 10 à 13 ans pourront certainement s'attacher aux personnages et passer un agréable moment de lecture.
Écrit sous la forme d'un journal à quatre mains, le roman est divisé en courts chapitres, alternant entre les voix des deux filles et donnant du rythme au récit qui est parfois agrémenté des textos échangés par Raphaëlle et son père. Ce qui est touchant dans cette histoire, ce sont sans aucun doute les belles relations de complicité que les filles entretiennent avec leurs pères. Bien qu'elles soient au début de l'adolescence, un âge où plusieurs peuvent être en conflit avec leurs parents, Anaé et Raphaëlle ont des papas bien présents avec lesquels elles sont capables d'avoir du plaisir et de se confier, ce qui n’est pas fréquent en littérature jeunesse. Malgré leurs épreuves respectives, toutes deux ont de bonnes familles sur lesquelles elles peuvent compter et c'est beau à lire. Toutefois, il aurait été bien aussi de connaitre les petits travers de ces adultes qui semblent trop parfaits pour être complètement crédibles. Côté intrigue, ce premier tome de la série nous offre finalement peu de rebondissements, mais le fait que les filles se rencontrent de temps en temps au fil de l'histoire fait en sorte qu'on est accroché à notre lecture puisqu'on a hâte de voir comment elles deviendront amies (on l'espère!) malgré leur dissemblance. Il est intéressant que les deux héroïnes aient des personnalités bien distinctes qui laissent la place à la différence.
Le petit plus? La délicieuse recette de clafoutis aux framboises de la tante d'Anaé est inscrite à la fin du livre. Bon appétit!
Merci aux éditions Hurtubise pour le roman!
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