Billet rédigé par Sandra Dussault, auteure
Talitha vit seule avec son père dans une roulotte sans eau courante ni électricité sur une réserve autochtone. Bien qu’elle fasse partie de la tribu des lakotas, certains habitants de la réserve ont de la difficulté à accepter Talitha puisqu’elle est métisse. Sa mère, une Blanche, les a abandonnés, elle et son père, il y a plusieurs années. Malgré cela et malgré l’extrême pauvreté dans laquelle elle a grandi, la jeune fille est heureuse. Elle a son père, sa meilleure amie Adena, et Stormy, une jeune pouliche qui ne lui appartient pas, mais avec laquelle elle espère un jour pouvoir participer à la traditionnelle grande marche de Big Foot. Et puis il y a Neil Thunderhawk, qui fait battre son cœur…
Tradition autochtone, famille et premier amour sont les principaux thèmes abordés dans le roman Talitha Running Horse. Bien qu’il soit accessible aux lecteurs intermédiaires et que la majorité de l’histoire soit adaptée aux très jeunes adolescents, il y est aussi question de sexualité. Le roman s’adresse donc à des lecteurs avertis.
Dans son roman, l’auteure allemande réussit à aborder avec doigté plusieurs défis que doivent relever les autochtones d’aujourd’hui, tels que la vie sur les réserves, la pauvreté, l’alcoolisme, la drogue, mais surtout la quête identitaire et la perte des croyances traditionnelles. Elle décrit les Lakotas comme un peuple fier et magnifique, qui peine toutefois à se faire une place dans le monde actuel, coincé entre la tradition et la modernité. À travers l’histoire de Talitha, le lecteur découvrira également plusieurs pans de l’histoire amérindienne ainsi que les personnages importants qui l’ont marquée.
Talitha est une adolescente courageuse, touchante et dotée d’une grande résilience. Son amour des chevaux lui permettra de passer à travers de nombreuses épreuves tout au long du roman. J’ai particulièrement apprécié la magnifique relation qu’il y avait entre elle et son père, basée sur la confiance de l’un envers l’autre et empreinte d’une grande tendresse.
Mon seul bémol concerne les deux dernières pages du roman où tout m’a semblé précipité, comme si l’auteure avait voulu régler le sort de ses personnages en quelques phrases. C’est un peu gros et cela clos de façon abrupte l’histoire alors qu’on aurait pu nous laisser sur une fin plus ouverte. Mais cela ne gâche en rien le plaisir que j’ai eu à lire ce livre et il me tarde déjà d’aller découvrir les autres titres cette auteure !
Merci aux éditions Bayard pour le roman !
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