Harvey

Harvey et son frère Cantin mènent une vie tranquille dans leur petit quartier, entourés par leurs copains avec qui ils aiment bien faire des courses de cure-dents pour passer le temps. Seulement, un jour, son père Bouillon meurt d'une crise cardiaque et les jeunes garçons assistent à la sortie du corps de la maison sur une civière recouverte d'un drap blanc. C'est ensuite les funérailles, où chacun a son mot à dire, mais où personne ne semble parler de la même personne. Est-ce qu'un mort change de visage selon la personne qui le regarde? C'est ce printemps-là que Harvey devient invisible...

C'est un album poétique, campé dans un village du Québec des années 70 avec des dessins qui chuchotent et des thèmes abordés par la bande, tout en douceur et lentement. Dans les teintes de bleu, de jaune et de rouge un peu fanées, l'illustratrice rend bien ces petites douleurs et frayeurs de l'enfance, cette lucidité aussi que les plus jeunes ont face aux grands moments de la vie.

Mon avis

Il faut être sensible à la poésie et être capable de lire lentement les mots et d'observer longtemps un dessin pour comprendre toute la beauté de cette courte histoire. Il me semble que les adultes y seront peut-être plus sensibles, mais c'est un thème qui peut rejoindre un large public. La langue est travaillée et chaque mot réfléchi. Il n'y en a d'ailleurs pas beaucoup car le silence a énormément à dire entre les pages...

Pour lecteurs avisés!