Quand Maïa a été achetée, ses parents n’étaient pas très riches. Résultat des courses, elle n’a pas les yeux bleus et n’a qu’un Q.I. de 117. Pourtant, elle est heureuse… du moins le pense-t-elle. Mais quand ses parents parlent d’acheter un deuxième enfant, un petit Tom pour lequel ils ont économisé longuement, Maïa s’aperçoit qu’elle les a peut-être déçus. Fragilisée, elle succombe en même temps à ce terrible virus contre lequel la mettent en garde tous les adultes : l’amour. Et quand Anthony lui apprend qu’il n’a pas été acheté, mais mis au monde par sa mère, Maïa retrouve espoir. Elle n’a peut-être pas été à la hauteur de ses parents adoptifs, mais elle pourrait toujours rechercher ses « donneurs »…
Roman de science-fiction abordant la question de la sélection des caractéristiques de ses enfants, Les effets du hasard propose aussi une histoire d’amour qui plaira aux lecteurs romantiques dès 12 ans.
Très bientôt, on pourra sans doute sélectionner le sexe de son bébé et les autres caractéristiques physiques, des yeux au Q.I., pourraient être étapes suivantes. Marie Leymarie est donc tout à fait d’actualité et il y a dans ce roman prémisse de réflexion intéressante. Est-ce que choisir chacun des paramètres de son enfant empêche la déception? Quel est le rôle des parents biologiques versus les parents adoptifs?
Par ailleurs, elle aborde l’impact des émotions sur notre vie puisque, dans son futur inventé, l’amour est vu comme une maladie.
« Si vous tombez amoureux, ne vous affolez pas… ça fait partie des maladies bénignes de l’adolescence. Quelques comprimés de Deluvio 300, et c’est réglé. »
Bref, il y a de la matière, notamment dans la dérive qui s’est produite dans cette société mise en scène, mais on l’utilise trop peu. Le récit reste centré sur les préoccupations intimes de Maïa… qui sont parfois un peu redondantes. Et puis, s’il y a vraiment des passages intéressants, la fin est bousculée, comme si l’auteure n’avait pas su comment terminer tout ce qu’elle avait amorcé et avait manqué de pages. Ceux qui cherchent une réflexion plus poussée seront donc déçus, mais ceux qui espèrent simplement une lecture légère pourraient trouver ici chaussure à leur pied.
Merci aux éditions Syros pour le roman et à Pierre-Alexandre Bonin pour la révision du billet!
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