Je ne sais pas

Un drame a eu lieu en bas de son édifice et Clara est la seule témoin. Mais devant toutes les questions du policier qui vient l’interroger, Clara ne dit rien. Elle voudrait. Elle sait bien qu’elle devrait. Elle voit les regards de sa mère, furieuse. Mais elle n’arrive pas à ouvrir la bouche, à prononcer le moindre mot. Il y a longtemps que Clara semble ne plus savoir dire les choses et cela n’a peut-être rien à voir avec ce qu’elle a vu ce soir-là...

Ce court roman porte sur le malêtre à l’adolescence, sur cette sensation qu’on peut avoir de ne rien contrôler, de n’arriver à rien. Abordant en parallèle le thème de la prostitution, Marie Colot offre un texte accessible, mais s’adresse aux lecteurs matures.

Mon avis

Le tour de force de ce récit réside dans ses deux premières pages, hyper accrocheuses. Un policier qui questionne une adolescente, chez elle, un mutisme total. Aussitôt, le mystère est installé et le lecteur, harponné. Que s’est-il passé sous sa fenêtre?

Cependant, là où on attendait peut-être un peu plus d’action, on se rend compte qu’on est en fait dans un roman davantage psychologique. Oui, il y a eu un drame et Clara est une témoin de choix, mais c’est plutôt son récit à elle qui prend toute la place. Le départ de son père, le silence de sa mère, son incapacité à trouver sa place, à faire des choix, à réagir face à la vie. Toutefois, ce que Marie Colot propose, c’est aussi un récit initiatique parce que cette expérience dramatique la changera et qu’on voit Clara évoluer au fil des pages, de quoi donner des pistes à ceux qui vivent la même chose, sans que ce soit démagogue ou trop appuyé.

Merci aux éditions Alice pour le roman et à Pierre-Alexandre Bonin pour la révision du billet!