Bleu, blanc, sang

2018. Alors que le Président de la République meurt et que son frère prend le pouvoir, les tableaux d’une peintre inconnue jusqu’alors, Justine Latour-Maupaz, prennent une valeur incroyable alors que l’un d’eux est vendu pour des millions lors d’une enchère et qu’un autre est détruit par un lance-roquette alors qu’il allait être prêté à un musée. Il ne se passe que quelques heures avant qu’Eva Brunante reçoive une offre pour aller rencontrer un riche amateur d’art et lui parler de cette peintre qu’elle et son père ont étudiée durant de nombreuses années. Si elle refuse d’abord, la jeune femme s’aperçoit bien vite que le complot mondial la touche directement, son paternel étant disparu et de mystérieux hommes étant lancés à sa propre poursuite. Que se passe-t-il? Qu’est-ce que ces tableaux ont de si précieux? Et en quoi le nouveau Président est-il impliqué?

Rythmé par des chapitres courts, ce polar propose une intrigue riche en ramifications et aborde la quête de pouvoir, la famille et la loyauté tout en offrant des scènes hautes en couleur. Complexe, ce premier roman, tout comme le reste de la trilogie, s’adresse à des lecteurs avancés.

Mon avis

Les trois tomes de la nouvelle trilogie de Bertrand Puard sont sortis simultanément cet automne, une tactique intelligente au vu de ce thriller qui laisse le lecteur sur le bout de sa chaise et qui pourrait être difficile à poursuivre plusieurs mois plus tard. En effet, les personnages sont nombreux et leurs motivations pas toujours évidentes à distinguer, ce qui fait que cette lecture est assez dense.

L’auteur des Effacés sait néanmoins tisser une intrigue et le premier tome installe le décor, certes, mais titille aussi vraiment la curiosité. Avec une histoire qui mêle habilement politique, drame familial et histoire de l’art, l’auteur entraine son lecteur dans des joutes diverses et des intrigues aux ramifications originales. Certains passages sont clairement exagérés et certains personnages plutôt stéréotypés, notamment parce que, vu leur nombre, ils sont présentés assez rapidement et leur psychologie reste sommaire. Toutefois, l’ensemble est fluide et captivant, gardant le lecteur attentif jusqu’au dénouement. Cette fin, assez complète pour être satisfaite, lance la suite. On peut douter de la capacité de l’auteur à maintenir le suspens dans les deux tomes suivants, mais c’est mal connaitre l’auteur qui nous a habitués à des intrigues complexes aux rebondissements inattendus. Heureusement, la suite est déjà en librairie!

Merci aux éditions Hachette pour le roman et à Pierre-Alexandre Bonin pour la révision du billet!