À Londres, en 1601, le regard de Shakespeare est attiré par les prouesses d'un bouffon qui a fait du coin d'une rue son théâtre ainsi que par le jeune homme qui l'accompagne. Allant les saluer à la fin de la représentation, le célèbre dramaturge s'aperçoit que le plus jeune est en réalité une femme, et celle-ci lui raconte son histoire dans l'espoir d'obtenir son aide. Violetta a en effet été chassée de l'île d'Illyria, sur laquelle ses parents régnaient et dont elle est la duchesse héritière, suite à un complot orchestré par son oncle. Ce dernier a volé le trône et a causé la perte des habitants en cédant leur précieuse relique à Malvolio, un homme aux sombres pensées. Violetta, avec son bouffon Feste, cherche donc à mettre la main sur le trésor, Malvolio étant en visite en Angleterre... Shakespeare se laisse entrainer malgré lui dans cette histoire, touché par la jeune fille, mais aussi pressé de le faire par le Premier Ministre d'Angleterre qui menace de fermer les théâtres de la ville.
C'est un récit d'aventures, mais c'est aussi une mise en abîme qui montre la création d'une pièce théâtrale ainsi que les aléas de ses représentations, tant dans le théâtre du Globe de Londres que sur la route. Le personnage de Shakespeare ancre le récit dans une certaine réalité, mais l'auteure a fait comme si les personnages de La nuit des Rois avaient véritablement existé et qu'ils avaient raconté leur histoire à Shakespeare avant de l'entrainer dans leurs aventures. D'ailleurs, Celia Rees a dit avoir pris des libertés avec la vie de Shakespeare, alléguant qu'on en connait si peu sur ce dramaturge prolifique que cela laisse la place à l'imagination.
C'est un roman assez complexe, d'abord par les changements de narration puisque le narrateur externe laisse parfois sa place à des personnages de l'intrigue qui racontent leur histoire, ensuite parce que plusieurs récits s'entremêlent, le passé venant fréquemment se glisser dans le présent. Le tout reste fluide, mais les lecteurs débutants auront plus de difficulté.
Mon avis
C'est un roman fenêtre, dans ce sens qu'il donne envie de s'attaquer à une oeuvre classique, La Nuit des Rois dans ce cas-ci. L'Intrigue d'Illyria utilise en effet les mêmes thèmes, chers à l'oeuvre shakespearienne, la vengeance, les guerres familiales et la légitimité du trône, mais en même temps, c'est le théâtre qui est le personnage principal de cette fiction historique.
J'aime beaucoup l'idée que les personnages de la pièce du célèbre dramaturge anglais aient réellement existé et, si l'intrigue principale m'a un peu perdue puisqu'elle est entrecroisée de longues descriptions et de moments plus calmes, le récit de Violetta et de sa mère Viola m'a charmée et m'a donné envie de me replonger dans mes classiques de théâtre. C'est d'ailleurs un roman à conseiller à tous les amateurs de cet art!
Billet corrigé par Antidote 9 juste avant d'être publié par Sophie le 2 mai 2011.
Vous avez aimé le billet ? Procurez-vous le livre…
• • • •
Nouveau commentaire