Christopher Columbo

Billet rédigé par Marie Fradette, spécialiste en littérature jeunesse

« Christopher Colombo a du pain sur la planche : une méchante mission d’exploration à accomplir au péril de sa vie. Des kilomètres de routes semées d’embuches à se coltiner […] Des murs d’enceinte à escalader. Des adversaires redoutables à zigouiller. Un vrai programme de ninja » pour ce super héros bien installé devant sa console de jeu vidéo. Il s’entraine depuis des mois dans l’idée de sortir de chez lui et d’aller mettre en pratique sa force guerrière, bien vêtu de sa peau d’ours.

Mais alors qu’il est sur le point de quitter, et après quelques tergiversations, le voilà aspiré par son réfrigérateur et transporté de l’autre côté du monde par un saucisson devenu subitement moteur à réaction. Une folle aventure débute, pendant laquelle il fera la rencontre de la tribu des Dépeceurs, d’une aguichante jeune fille, de Personne, de Rob le cow-boy et, enfin, de Xalien, un petit homme à la voix métallique.

Les adolescents seront charmés par l’humour crasseux, le ton grossier, la paresse et la naïveté sordide de ce Christopher pour qui la vie, c’est d’abord et avant tout sa Xbox.

Mon avis

Au-delà de l’humour qui s’impose de façon évidente dans ce roman graphique, une réalité pourtant frappante et omniprésente sous-tend le discours de Claudine Desmarteau. Ce Christopher donnerait sa vie pour retrouver sa Xbox et tout ce qui le stimule dans ce périple, c’est l’irrépressible envie de retourner à la maison.

L’aventure rocambolesque et impossible vécue par le héros le conduit innocemment dans un univers parallèle qui pourrait très bien être celui qu’il fréquente sur sa console. Je tairai bien sûr ici la finale, mais toute la force du propos se joue dans cette chute sans doute prévisible, et pourtant essentielle.

Le crayonné de Desmarteau, fait de hachures, d’un trait grossier qui définit les personnages, leur donne une personnalité singulière, est tout aussi irrévérencieux que le texte. Celle qui nous a donné la série l Petit Gus, notamment le Petit Gus au collège, poursuit sur sa lancée grinçante et percutante. À découvrir, pour le meilleur et pour le rire.