Prisca est tutsi. Mais à Montréal, de nos jours, ça n’a pas d’impact sur sa réalité. Son père a quitté le Rwanda il y a des années maintenant et si elle sait le drame qui y a eu lieu, elle n’en ressent pas les conséquences au quotidien. Jusqu’à ce qu’un homme l’agresse dans l’autobus, lui murmure des mots durs qui la ramènent à ses racines. Et alors que des jeunes femmes tutsis meurent dans les rues, tuées par une drogue injectée avec une paille, Prisca a peur. Heureusement, sa meilleure amie a des ressources et essaie de l’aider en sollicitant l’aide d’un enquêteur et d’un itinérant qui se porte volontaire pour les surveiller. Mais parfois, on ne peut pas tout prévoir…
Ce court roman de Caroline Auger propose un suspens dans les rues de Montréal, mais rattaché aux évènements terribles du Rwanda, divertissant le lecteur, mais lui montrant aussi que l’équilibre est précaire. Accessible, il s’adresse toutefois à un public avisé.
L’idée est bonne. Il est important de faire un devoir de mémoire à propos de ce qui s’est passé au Rwanda pour ne pas que cela se reproduise. Et l’intrigue imaginée par Caroline Auger est crédible, basée sur des tensions raciales qui restent, propulsée par un homme qui a eu le cœur brisé et qui a trouvé un prétexte pour se venger. J’aurais voulu aimer davantage. Toutefois, le récit est parfois un peu maladroit dans l’assemblage. Tant les personnages mis en scène sont intéressants pris un à un, tant ils ne semblent pas tous cohabiter harmonieusement. Y avait-il trop de matériel pour un roman si court ? On ressort avec l’impression d’avoir lu beaucoup, mais en même temps pas assez comme si certains passages auraient pu être enlevés pour en laisser d’autres se développer. Il est important de placer le cadre du Rwanda, mais les passages qui s’y déroulent semblent un peu plaqués sur le reste. Néanmoins, le suspens autour du tueur en série fonctionne et l’alternance entre les points de vue crée un rythme accrocheur, suffisant pour avoir envie de se rendre jusqu’au bout du roman. En outre, plusieurs lecteurs auront ensuite envie d’en savoir plus sur les évènements du Rwanda. Merci, Caroline.
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