La mythologie grecque racontée aux enfants

Billet rédigé par Marie Fradette, spécialiste de la littérature jeunesse

« Comment le monde est-il né ? Comment le ciel, les étoiles ou la mer sont-ils apparus ? Qui a créé l’homme et la femme ? Qui déclenche les tempêtes ou la foudre ? Vers qui se tourner pour espérer de meilleures récoltes, éviter de tomber malade et vivre heureux ? »

Pour les scientifiques du XXIe siècle, la science, l’analyse, l’étude permettent de trouver des solutions. Mais pour les Grecs de l’Antiquité – comme pour encore bien des croyants – toutes ces réponses ont plutôt trouvé écho du côté des Dieux, responsables des moindres soubresauts de la vie des gens. Ils ont ainsi expliqué le commencement du monde à travers la Cosmogonie.

Avant la naissance de l’univers, « existait Chaos, un désordre infini, sombre et profond, un gouffre où tout ce qui existe se brise ». Puis un jour arrive Gaïas, « la première des déesses et l’ancêtre de tout ce qui vit. Elle donnera un fils, Ouranos, incarnation du ciel étoilé. » Le monde était né, ne restait plus qu’à le peupler.

Accessible, visuellement très beau et évidemment débordant d’informations, cet ouvrage permettra à un lectorat avisé de découvrir rapidement les grands mythes fondateurs de la Grèce Antique, mais aussi les textes porteurs, notamment L’odyssée ou encore les héros tels qu’Héraclès, l’homme fort de l’époque.

Mon avis

Si le sous-titre de l’ouvrage invite les « enfants » à découvrir la mythologie, il faudrait peut-être redéfinir la notion d’enfant, voir ce qu’on entend par ce mot. Parce que bien que l’ouvrage soit rigoureux et les idées clairement présentées, la complexité de l’univers et les informations offertes s’adressent davantage aux adolescents, ou du moins à un lectorat plus armé sur le plan des références.

L’auteur offre un parcours absolument riche qui nous mène de la conquête de l’Olympe aux lieux mythiques que sont par exemple Les Enfers ou L’Atlantide, en passant par les légendaires héros, le tout en appuyant le texte de peintures, de sculptures issus ou inspirés de cette mythologie. On reprochera peut-être l’absence de source sous chaque visuel, laissant le lecteur devant une œuvre dont on ignore l’auteur, l’année, l’origine.

Mis à part ce détail, La mythologie grecque reste un livre important qui permet de comprendre le monde à travers la lunette de ces Dieux et d’expliquer aussi l’origine de certaines expressions - qui nous viennent par exemple de personnages comme Pan ou Pandore - encore usitées aujourd’hui. Et, enfin, bien au-delà de la nature documentaire que l’on peut lui accorder, ce titre tient beaucoup du livre d’art. De ceux qu’on aime laisser sur la table du salon pour y jeter un œil de temps à autre.