Stabat Murder

Ils sont quatre. Quatre grands adolescents passionnés de musique qui ont tout mis de côté pour se concentrer sur le Concours, celui qui pourrait leur ouvrir les portes d’une carrière internationale. Il y a Valentin, qui doit aider sa mère au restaurant et passe ses nuits à s’exercer, Sacha, fils de parents musiciens partis en tournée, Matthis, pianiste hyperprotégé par une mère qui a jadis connu la gloire, et Mia, jeune femme mystérieuse que sa mère rejette. Et un soir, alors qu’ils sortent du Conservatoire national de musique de Paris, ils disparaissent.

Mise sur l’affaire, la commissaire di Lazio devra recouper tous les indices pour les retrouver avant qu’ils ne meurent…

Roman policier alternant les points de vue, à la fois dans la tête des quatre musiciens séquestrés et à l’extérieur, suivant l’enquête, Stabat Murder propose une intrigue serrée accessible aux lecteurs intermédiaires et avancés.

Mon avis

Stabat Murder fait référence au Stabat Mater, texte qui a inspiré de nombreux compositeurs et cela permet de placer le décor de ce roman qui allie suspens et musique classique. Mais il y a aussi dans ce titre un clin d’oeil aux diverses mères des personnages, qui ont toutes un rôle à jouer dans ce récit, alors qu’on les sent plus ou moins, à des degrés très différents d’ailleurs impliquées. Autour d’elles, il y a bien les quatre personnages principaux, futurs pianistes que l’on rencontre à un moment charnière de leur vie, mais ce sont les personnages secondaires qui font le récit. Laurent, leur dévoué professeur, Élise, jeune étudiante amoureuse de Matthis, et la commissaire di Lazio et son équipe.

Il faut peu de temps pour que l’action démarre et le caractère fort de la commissaire rend l’enquête intéressante. On la sent impliquée personnellement et ses sautes d’humeur égaient le récit. Par ailleurs, l’alternance entre les lieux et les regards crée aussi un rythme qui fait en sorte qu’on accroche au récit, entre les moments d’enfermement dans le Cube et les interrogatoires, les avancées, les questionnements. Où peuvent-ils bien être?

Classique dans sa construction, ce roman reste par contre prévisible et il est un peu dommage que la finale soit si soudaine, à la fois logique (si seulement tel témoin avait pu finir sa phrases, tout aurait été résolu bien plus vite) et un peu sortie de nulle part puisque plusieurs éléments n’ont pas été révélés au lecteur. Il n’en reste pas moins que c’est un roman policier qui fonctionne bien et qui donne envie d’écouter de la musique… classique, bien sûr!