« Il était une fois, au pays du Soleil-Levant, vers l’an 1000, un samouraï qui collectionnait les armes de ses victimes […] Minamoto Tsunefusa faisait trembler à la cour de l’impératrice Sadako […] Pourtant son vœu caché n’était pas de gagner des combats. Ce guerrier sanguinaire caressait le plus doux des rêves […] écrire de la poésie sur des rouleaux de soie. »
Inspirée par la poétesse Sei Shônagon, femme de lettres japonaise qui a enrichi la littérature orientale des X et XIe siècles avec ses Notes de chevet, Françoise Kérisel offre ici un album dépaysant, poétique et tendre sur le thème intemporel de l’amour, mais plus encore sur celui du courage d’être et d’aller au bout de soi et de ses aspirations.
Le décor, l’époque des samouraïs, les thèmes et l’écriture riche sauront séduire les plus grands pour qui le courage et l’amour restent sans doute des préoccupations quotidiennes.
Cet album paru en 2007 aurait tout aussi bien pu l’être hier, comme il y a trente ou même 1000 ans. Intemporel à tous les niveaux, il fait partie de ces livres que l’on garde et relit, que l’on découvre et partage. Les personnages entiers, l’écriture fine et la trame nous plongent instantanément dans cet univers lointain, souvent méconnu, celui des douceurs d’une cour japonaise, de ses cerisiers en fleur, qui contrastent avec la barbarie et l’intransigeance des guerres.
Les illustrations tout en détails et en délicatesse de Sacha Poliakova ajoutent à cet effet évocateur. Elle parvient à mettre en scène la rudesse des guerriers, leur regard noir tout comme la sobriété, les lignes pures des arbres ou celles, raffinées, des habitations.
Un album poétique à découvrir pour la poétesse qui en a inspiré les lignes, une grande histoire d’amour et de courage racontée avec grâce.
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