Quand une souris s’échappe du laboratoire où Laura travaille sur un nouveau virus afin de lutter contre l’alzheimer, le SVT, une curieuse épidémie se produit. En effet, les animaux qui sont en contact avec le sang ou la salive de la souris (et des porteurs suivants) s’ «éveillent », voient leurs cellules nerveuses se multiplier et gagnent une conscience quasiment aussi développée que celle des humains. Ce sont d’abord des rats, puis des chiens, des chats, un perroquet, des cochons, des éléphants… La situation devient vite incontrôlable et ceux qui ont le plus à perdre sont les compagnies agroalimentaires. Qui voudrait manger des animaux intelligents, dotés d’une sensibilité ? Bien déterminée à stopper l’épidémie et à trouver l’antivirus qui leur permettra de l’inverser, la WOFF se lance sur la piste de la chercheuse. Mais celle-ci est bien entourée, notamment par des animaux qui n’ont pas l’intention de régresser…
Avec ce récit de science-fiction qui rappelle un peu la Planète des singes, Jean-Baptiste Panafieu interroge notre société et notre rapport aux animaux en offrant une réflexion écologique et philosophique. Complexe de par la quantité d’éveils racontés et de personnages mis en scène, le roman, premier tome d’une trilogie, convient aux lecteurs avancés.
Jean-Baptiste Panafieu vient du monde du documentaire et cela se sent dans ce récit de fiction qui est basé sur des informations concrètes à propos des animaux qui s’éveillent. En effet, on sent bien que l’évolution de chaque espèce a été réfléchie et se base sur leurs véritables caractéristiques et potentiels, si bien que le lecteur apprend sur leur mode de pensée (et sur les chaines évolutives) tout en découvrant le récit, ce qui est vraiment intéressant.
La difficulté toutefois, c’est qu’on suit l’éveil d’une multitude d’animaux et que ces parenthèses entrecoupent l’intrigue principale. Ainsi, une grande partie de la lecture doit être motivée par la curiosité plutôt que par l’accroche de l’histoire elle-même, Laura et ses amis étant assez peu en danger au départ. Si la finale est plus captivante, la première partie reste très technique. Néanmoins, le lecteur curieux (et j’en suis) sera intéressé de découvrir comment chacun s’éveille, comment chacun réagit selon sa race (les chats sont particulièrement drôles et les corneilles fascinantes à suivre, entre autres), comment la chaine de prédateurs se modifie. Et plus on avance dans le récit, plus les parcours s’entrecroisent, les différentes espèces étant amenées à collaborer pour protéger Laura, celle qui leur a permis de s’éveiller et qui, entre de mauvaises mains, pourrait bien être forcée de les rendormir. Dès lors, le rythme devient haletant et les péripéties s’enchainent, de quoi donner envie de découvrir la suite.
C’est donc une histoire à suivre, avec un deuxième volet déjà paru et un troisième à venir cet automne!
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