Emmanuelle n’a jamais été très à l’aise avec les autres. Sportive, c’est dans une piscine qu’elle peut vraiment être elle-même alors qu’hors de l’eau elle ne sait jamais quoi répondre, comment réagir, rougissant à la première occasion. L’arrivée de Thomas dans le voisinage change pourtant les choses. Tout en douceur, l’adolescent colore son univers de papillons dans le ventre et de musique partagée. Du moins jusqu’à ce qu’un drame se produise dans les vestiaires de la piscine et que les deux univers d’Emmanuelle s’entrechoquent. Peut-elle être en couple avec Thomas s’il est le frère de l’agresseur de Noémie?
Active dans la littérature dite d’adultes depuis de nombreuses années, Amélie Panneton arrive en jeunesse avec un roman doux comme un soir de fin d’été. Abordant l’amour et ses nuances, mais aussi les conséquences d’une agression sexuelle sur la victime et l’entourage global, elle s’adresse aux lecteurs intermédiaires.
Amélie Panneton disait en entrevue pour le site leslibraires.ca qu’elle voulait « tricoter une ambiance folk : un mélange de feux de camp, de pluies d’été, de gestes simples et de grands sentiments » et c’est vraiment réussi. Il ressort de cette lecture une ambiance de fin de soirée, une douceur d’été, même si la chaleur du feu varie, les émotions d’Emmanuelle prenant la forme de montagnes russes au fil du récit.
Si on est d’emblée frappé par la beauté de la plume d’Amélie Panneton et la justesse de ses images (« Les lundis sont comme des hérissons qui se sont levés du mauvais côté du lit »), il faut toutefois passer par une première partie plus cahoteuse pour voir l’intrigue et la plume de l’auteure s’épanouir pleinement. On dirait qu’il y a quelques tâtonnements au début, comme si l’auteure cherchait la voix juste, et certains éléments sont plus maladroits.
Heureusement, alors que les sentiments d’Emmanuelle naviguent en pleine tempête, la plume s’affine, moins lourde sur certains points, tout en nuances pour accompagner le lecteur. Je salue d’ailleurs le travail d’Amélie Panneton pour parler des conséquences de la non-dénonciation suite à une agression et la finesse dont elle a fait preuve pour en parler. La finale est particulièrement forte, alors qu’on sent qu’on n’appuie pas trop fort sur le message, qu’il est suggéré et que les émotions prennent le dessus, la relation entre Emmanuelle et Thomas revenant à l’avant-scène. On savoure.
À conseiller aux romantiques (la justesse des émotions d'Emmanuelle, qui vit une première relation amoureuse, est impressionnante) et à ceux qui aimeraient bien que l’été dure encore un peu!
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Salut,
il manque un mot dans la première phrase : été.