Julie se réveille au son du cri, terrible, qu’elle pousse. Dans la forêt, au Japon, elle était un petit garçon. Abandonné par ses parents. Et chaque fois qu’elle se rendort, elle le retrouve. Bientôt, l’adolescente découvre qu’un garçon est réellement perdu dans la forêt d’Hokkaido, au Japon, et que leurs destins sont liés. Alors que la fièvre s’empare d’elle, qu’elle tombe en hypothermie et perd de plus en plus de poids, elle sait que c’est parce qu’il prend tout ce qu’il peut pour survivre en attendant d’être retrouvé…
Éric Pessan plonge dans le paranormal dans ce récit qui fait écho à la peur viscérale de l’abandon et donne au mot « empathie » un sens tout particulier. Avec ce roman court et rythmé par l’alternance entre la vie « réelle » de Julie et ses périodes de sommeil, il propose une intrigue différente.
C’est une lecture particulière que celle-ci, toute en intensité. En fait, c’est le genre de récit qui nous engouffre, qui demande un temps d’arrêt, une complète attention. Le premier chapitre est déjà interpelant, avec cette peur si forte, si bien décrite, qui n’appartient pas tout à fait au cauchemar et déjà cette sensation que le destin de Julie est lié à celui de ce garçon.
« J’ai besoin de chaleur, mes mains et mes pieds se réchauffent lentement. C’est comme si le rêve avait aspiré une partie de ma force vitale. Ma température corporelle me paraît bien plus basse qu’à l’ordinaire.
J’ai besoin de me sentir protégée. J’ai beau savoir qui je suis et où je suis, une partie de moi demeure un petit garçon japonais caché par les dieux. »
Puis l’histoire se dévoile et a quelque chose de tout à fait intrigant. Éric Pessan joue avec le paranormal, dotant Julie de qualités extraordinaires, notamment une capacité hors norme à retrouver les objets perdus, et le lien qui se crée entre elle et ce jeune garçon abandonné, perdu, est fait d’une compassion si forte qu’elle a le dessus sur tout le reste. Vient s’ajouter le quotidien, la réalité, alors que le corps de l’adolescente flanche sous la fièvre. Puis une couche encore, avec ce père militant qui décide d’héberger des réfugiés malgré la condition de sa fille, invitant du même coup l’actualité dans le récit. C’est un mélange pour le moins osé, mais cela fonctionne. Et participe à l’aspect ovni de cet ouvrage, entre récit réaliste ancré dans le monde d’aujourd’hui et le fantastique, l’ésotérisme.
En bref? Un roman difficile à décrire, proposant de nombreuses surprises et des montagnes russes d’émotions. À la fin, reste cette impression très forte de la force de l’empathie, de la compassion. Et l’envie d’être là pour les autres.
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Très Bon livre rien à lui reprocher, son histoire a été envouante et je me suis mis à la place du personnage