Cassandra Mittens et la touche divine

Depuis qu’elle est petite, Cassandra Mittens entend certaines pensées des gens lorsqu’elle les touche. Mais à l’approche de son mariage avec un homme de la haute société, ses pouvoirs semblent se décupler… et lui montrent des choses qu’elle aurait préféré ne pas découvrir. Fuyant la riche demeure familiale, elle se retrouve dans les coins populaires de Montréal, où elle fait la rencontre de Jo et Pierre, deux vagabonds qui semblent aussi dotés de pouvoir.

Lancé sur les traces de la jeune femme, Shane Flanagan est un jeune policier irlandais qui a fait ses marques dans le domaine de la boxe, mais peine à les faire sous les ordres de l’enquêteur Murphy. S’il retrouve les traces de Cassandra, il ne réussit pas à la ramener à son patron et se fait mettre à la porte. Quand sa route recroisera celle de la jeune femme, ce sera dans d’autres circonstances, alors qu’elle a rejoint le groupe des Porteurs de la touche divine, des gens dotés de pouvoirs spéciaux qui voudraient bien conquérir la mairie de la ville… peu importe les moyens.

Roman historique et fantastique, Cassandra Mittens et la touche divine fait découvrir aux lecteurs le Montréal de la fin du 19e siècle, alors que les classes sociales sont bien marquées et que le rôle des femmes est pour le moins réduit. Complexe en raison du grand nombre de personnages et de l’intrigue qui joue sur plusieurs tableaux, ce livre s’adresse aux grands lecteurs.

Mon avis

Les personnages sont la véritable force de ce roman. Cassandra, héroïne qui refuse son rôle de femme triste et affrontera de nombreux dangers, Shane, grand frère attentionné et protecteur, mais aussi et surtout ceux qui les entourent : Jo, qui manie les couteaux, Agwateshin, messager qui disparait dans les ombres et circule sur les toits, Pierre, homme-arbre… Une galerie riche et de nombreux personnages auxquels on s’attache, le tout dans le décor ambitieux de Montréal à la fin du 19e siècle, alors que les riches et les plus pauvres forment des cercles qui ne se croisent presque jamais. Malheureusement, s’il y a beaucoup de potentiel dans ce récit, et un air de X-Men qui pourrait en attirer certains, ce n’est pas un coup de cœur.

Il y a d’abord le format qui est étrange : c’est le genre d’intrigue qui aurait facilement pu tenir en deux tomes, ce qui aurait permis un moment de repos, ou alors être resserrée. Parce que c’est une intrigue costaude, mais qu’elle comporte certaines longueurs et qu’elle s’éparpille par moment dans des intrigues secondaires intéressantes… mais qui ne sont pas nécessaires, si ce n’est que pour créer quelques nouveaux rebondissements. Le début est aussi un peu lent et truffé de détails historiques souvent intéressants, mais parfois mal intégrés. Finalement, il y a cette finale trop étirée avec une volonté palpable de créer une fin heureuse pour tous (ou presque). C’est dommage parce que la plume est fluide et on sent toute la partie historique bien maitrisée, mais c’est une oeuvre qui joue sur trop de tableaux en même temps pour être tout à fait cohérente.  

Merci à Québec Amérique pour le roman et à Pierre-Alexandre Bonin pour sa révision du billet!