Nouvelle-Sparte

Valère et Alexia, seize ans, s’apprêtent à faire la cérémonie de passage qui fera d’eux des citoyens de Nouvelle-Sparte, cité sise au bord du lac Baïkal. Mais une série d’attentats sème le chaos et la peau, chambardant leurs plans. Alors que le Directoire soupçonne les fanatiques du Darislam ou les riches de Paradise, il demande à Valère de quitter l’univers qu’il connait pour devenir un espion en Occidie, chez son oncle. Pour celui qui a grandi dans un monde construit autour des Dieux grecs et le rapport simple entre l’humain et la nature, la vie décadente de Paradise est choquante… mais comporte aussi de nombreux attraits qui pourraient le corrompre à son tour.

Érik L’Homme offre un roman d’une grande complexité avec ce Nouvelle-Sparte qui ressemble à une dystopie, mais se bâtit sur des références mythologiques et s’écrit dans une langue poétique d’une richesse certaine. Rythmée, l’intrigue est complexe et s’adresse aux lecteurs experts.

Mon avis

J’ai eu besoin de réfléchir longtemps avant d’écrire cette chronique. Comme j’ai réfléchi tout au long de ma lecture parce que celle-ci a été assez déstabilisante. Il faut dire qu’Érik L’Homme nous convie à une expérience littéraire intéressante… mais qui ressemble par moment à un exercice de style. Réussi, certes, mais qui peut laisser le lecteur avec l’impression qu’il n’est pas invité à la fête.

D’abord parce qu’il utilise une langue bien particulière ; les citoyens de Nouvelle-Sparte ont développé un langage constitué de phrases courtes, inversées, de mots-valises, et tout le roman est écrit de cette façon, ce qui demande une adaptation certaine (et pour être tout à fait franche, je ne m’y suis jamais vraiment fait!). Ensuite parce qu’on est dans une société basée sur les mythes et les Dieux grecs et que ce doit être très riche pour ceux qui sont calés en la matière, mais que ça complexifie la lecture pour les autres. Il n’en reste pas moins que l’intrigue en elle-même est intéressante, tout à fait dans la vague dystopique avec des dirigeants qui manigancent et des civilisations qui dérapent, et teintée par une histoire d’amour plus grande que nature entre Valère et Alexia. Oserez-vous?  

Merci aux éditions Gallimard pour le roman!