Molécule ne sait pas trop comment elle a atterri à Sainte-Égrégore. Dans cet univers, ceux qu’elle croyait connaître ont un autre visage et d’autres destinées. Elle-même semble avoir une quête à mener. Et celle-ci aurait à voir avec un roi (avec lequel elle se déclare une parenté), des manipulations politiques et une soupe aux croutes bien difficile à reproduire. Mais pour démêler tout ça, Molécule doit d’abord trouver son chemin… et déterminer à qui faire confiance. Peut-être aux dragons?
Robert Davidts est un passionné des casse-têtes et cela transparait dans ce roman qui est composé d’une multitude de personnages et de lieux et qui ne laisse voir son portrait final qu’à la toute fin, quand la dernière pièce s’emboite. Très complexe, Molécule et le fil des événements s’adresse à un public de lecteurs experts !
Prenez une grande inspiration et… Non. Planifiez-vous des vacances d’une semaine… Non. Hibernez durant l’hiver et, sous la couette, prenez avec vous ce nouveau roman paru chez Soulières éditeur, cet ovni qui a des airs d’Alice au pays des merveilles sur l’acide (oui, oui, aussi intense que ça). Pour tout vous dire, j’ai bien failli m’arrêter quelquefois en chemin (ne serait-ce que pour me faire une carte de personnages) et j’ai utilisé mon droit du lecteur (merci, Daniel Pennac) de sauter des pages. Mais l’expérience en valait le temps que j’y ai consacré!
Tout comme Molécule, le lecteur est entrainé dans une aventure singulière où il manque parfois de repères, mais où il ne s’ennuie jamais. Pas le temps. Il y a trop à voir, trop à découvrir, trop à comprendre. Construit comme un puzzle géant aux allures de labyrinthe, rempli de personnages étranges et parsemé de jeux de mots ainsi que d’encadrés permettant au lecteur de découvrir les définitions du nouveau vocabulaire rencontré, ce roman est une œuvre à la fois riche et déstabilisante.
« En chatouillant le gras du cervelet, la sopa crosta oblige celui-ci à activer le cruston d’un individu qui est alors à même de le cerner et de le débusquer. Chaque cruston est évidemment différent pour tous et dépend du théorème de Delaporte qui s’énonce comme suit : il est impossible de décrire un cruston par un autre cruston. Ce qui signifie qu’il n’existe aucun cruston permettant de connaître la nature du cruston d’un autre. En d’autres termes, il faut pour “découvrir” son cruston, manger de la sopa crosta ».
Croyez-en mon expérience, il faut faire des pauses parfois (mais pas trop longtemps parce qu’on perd le fil) ne serait-ce que pour se demander si on arrive à suivre ou si on s’est perdu en chemin. C’est un roman gargantuesque, tant dans sa forme que dans son fond, de la nourriture pour très grands lecteurs, qu’ils soient adolescents ou adultes!
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Bonjour,
Merci pour la critique...et de m'avoir lu (jusqu'au bout). À tout hasard, je vous mets un lien menant aux esquisses réalisées par Francis Back pour le livre et que, malheureusement, il n'a pas eu le temps de terminer. http://www.soulieresediteur.com/blogue/2018/01/illustrations-dans-molecule-et-le-fil-des-evenements/
cordialement,
Robert Davidts