Gabrielle est une adolescente sérieuse, mais elle aime tout de même ajouter du piquant dans sa vie. C’est pourquoi elle convainc son meilleur ami, Mathis, d’aller jeter un coup d’œil à la manifestation qui se déroule dans le Vieux-Québec. Bien malgré eux, ils se retrouvent entourés de manifestants et l’un d’eux remet un tract à la jeune fille. Intrigués par le regard du beau brun qui a remis la feuille de papier à l’adolescente et le contenu de celle-ci, Gabrielle et Mathis se rendent à une réunion du comité d’action politique au cégep de Sainte-Foy. À partir de ce moment, la vie de l’adolescente prend une autre direction. Elle s’intéresse à l’actualité, aux différents enjeux et à l’engagement social. Entre des parents qui semblent à des lieux de ses préoccupations et la rencontre d’Émile, un élève qui milite lui aussi, Gabrielle prend pleinement conscience du rôle qu’elle peut jouer en tant que citoyenne engagée.
La narration à deux voix propose le point de vue des deux personnages principaux, Gabrielle et Émile, en alternance. Le roman met en avant-plan des thèmes ancrés dans la réalité de l’action citoyenne. Le propos de l’histoire, l’engagement social, touchera davantage les lecteurs plus âgés.
Catherine Dorion est bien connue pour son engagement social et politique. Aborder ce thème dans un roman jeunesse n’est pas une tâche facile, mais elle a créé des personnages crédibles qui contribuent à la vraisemblance des évènements décrits. Gabrielle et Émile possèdent une personnalité forte qui se développe tout au long de l’histoire, au gré des rencontres, des confidences, des différends et des situations qui se produisent dans leur vie respective. Les deux personnages deviennent comme des amis qu’on désire écouter, suivre et encourager dans leur quête d’un monde meilleur.
La narration joue aussi un rôle important, car les nombreux dialogues sont écrits dans un langage qui correspond à celui des adolescents, on y retrouve donc quelques sacres, mais la façon dont ils sont insérés ne fait que confirmer que l’auteure maitrise sa plume. Par ailleurs, les chapitres courts et la chronologie des évènements servent très bien l’intrigue. Le seul bémol est la présence d’un tireur fou qui semble de trop et qui arrive en fin de roman, de façon un peu précipitée. L’évènement joue un rôle dans le reste de l’histoire, mais ce n’était pas nécessaire.
Au moment où les adolescents prennent position, comme aux États-Unis, suite à la fusillade de Parkland, en Floride, Ce qui se passe dehors est un excellent exemple de roman où des jeunes du secondaire s’impliquent comme citoyen.
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Très rapidement, j'ai eu envie d'abandonner le roman : à mon avis, le style d'écriture manque de richesse. Ceci dit, je suis contente d'avoir persévéré, car j'ai apprécié les différents portraits familiaux qui y sont brossés. L'ado qui se sent incompris par ses parents se consolera du moins en découvrant que la vie exige de toute façon de s'affranchir de son milieu familial. Le combat mené dans l'intimité est probablement plus dur que celui qu'on mène dans la rue! On y traite également des premières amours adolescentes du point de vue féminin surtout : Gabrielle prend conscience de ce qu'elle recherche vraiment chez un amoureux... et ça, ce n'est pas rien! Finalement, le roman a le mérite de montrer que la politique n'est pas une affaire de gars/d'hommes pas plus qu'elle est une affaire d'adultes.