Proxima du centaure

Wilco a une attirance très forte pour celle qu’il a prénommée Apothéose.

« Je l’appelle Apothéose, et ce mot contient elle et moi, les ondes qui chargent l’air dès qu’elle entre dans mon champ de vision, mes organes qui se diluent quand elle s’éloigne et ceux qui se coagulent quand elle approche. »

S’il ne lui parle pas (encore) en classe, il la suit des yeux tous les matins quand elle passe devant sa fenêtre. Un jour, pour suivre ses pas plus longtemps, il approche son bureau de la fenêtre, y grimpe et… tombe de cinq étages. Une chute qui n’est pas mortelle, mais qui ne lui pardonne pas. Hospitalisé, paralysé, installé dans une coque qui lui sert de corps et incapable de communiquer, il raconte ses proches qui viennent le voir et laisse voguer son imagination. Et si Apothéose l’avait aussi remarqué?

Claire Castillon signe un roman psychologique qui explore les thèmes de la famille, de l’amitié et de l’amour avec ce Proxima du centaure à la couverture si accrocheuse. Sinueux puisqu’on suit le fil des pensées de Wilco, le récit est complexe et, malgré sa brièveté, s’adresse aux bons lecteurs.

Mon avis

J’avais entendu beaucoup de bien de ce roman, mais j’ai été un peu déçue (en partie parce que j’avais trop d’attentes). Proxima du Centaure un roman très « français », verbeux. Après une prémisse assez courte, on est dans la tête de Wilco et on suit le fil de ses pensées alors qu’il est coincé dans son lit. Si ses divagations sont intéressantes, souvent amusantes malgré la situation terrible dans laquelle il se trouve (les parents ont des répliques absolument hilarantes) et parfois itinérantes (il raconte des passages de la vie de son meilleur ami et d’Apothéose, réels ou imaginés), il manque d’action.

C’est en fait un livre à « ressentir ». La langue est belle et travaillée, admirable, mais c'est un roman qui jour sur l’émotion, et qui fonctionnera seulement si on s’attache suffisamment à Wilco. Mon principal souci est donc que j’ai préféré les personnages secondaires…  

Merci aux éditions Flammarion pour le roman et à Pierre-Alexandre Bonin pour sa révision du billet!