Le narrateur est à lui tout seul « une prestation artistique / une envolée d’oiseaux ». Un corps qui s’étire en longueur, mais n’a pas de torse, pas de muscle. Un corps qui refuse de changer et qui, à l’entrainement, ne trouve que le moyen de maigrir. Alors le narrateur reste seul avec son amour pour Mathieu qui lui prend tout le ventre, toute la tête. Un amour à sens unique qui l’empêche au final de s’épanouir…
Nathaël Molaison parle d’adolescence, de corps qui changent, d’homosexualité, de la perception qu’on a des autres et des différentes façons de vivre ses émotions dans ce recueil qui offre une explosion d’images sous forme de vers.
« Ce livre-là, c’est le livre que j’aurais aimé lire à cet âge-là, un livre qui m’aurait donné le droit d’être moi, d’aimer qui je voulais et d’être aussi poétique que j’en avais envie », indique Nathanaël Molaison dans le court texte qui accompagne le récit et, à la lecture, je me suis dit que c’était tout à fait réussi. Ce recueil, c’est à la fois une œuvre très personnelle et un livre qui touche à l’universel. À la fois un livre qui parlera à l’adolescent gai pris dans un corps qui n’est pas celui qu’il voudrait et à tout adolescent aux prises avec un amour à sens unique, un malêtre face à son propre physique, un découragement de l’adolescence. Un recueil à lire lentement, pour savourer ses images, les voir éclore au fil des vers, tantôt en métaphores, tantôt plus crues. Vraiment, une belle découverte!
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