Teshkan fait partie du peuple du Cerf, une tribu paria parmi les Anishnabegs, mieux connus sous le nom des Algonquins. C'est à cause de leur animal totem, accusé d'être le premier à avoir tué sur Terre, qu'ils sont rejetés des autres. Dans le but de mettre fin à la malédiction, le nouveau chef envoie son fils, Teshkan, en mission vers le Sud afin de ramener un jésuite qui les convertira à cette religion venue d'Europe. Seulement, resté très proche de l'esprit de son grand-père qui a toujours refusé ce Dieu unique, Teshkan est tiraillé entre son devoir et son désir. Est-ce que la rédemption de son peuple se trouve vraiment entre les mains des Européens? Les rencontres qu'il fera en arrivant aux premiers campements des colons seront déterminantes pour son choix...
C'est un récit dense où l'ambiance est mystérieuse et presque mystique. À travers les mythes autochtones et la quête de Teshkan, c'est le choc entre la culture autochtone et celle des Européens qui est abordé. On sent d'ailleurs bien le climat de tension qui s'installe entre les deux peuples au travers des dessins de Lapierre. Ces derniers ont des lignes dures, sans fioritures, mais les couleurs vivantes et texturées donnent vie aux scènes représentées et plus de devenir poétiques lorsqu'il est question des mythes des Anishnabegs.
Mon avis
C'est un récit assez complexe, mais très joli. J'ai bien aimé la mise en contexte avec l'histoire du cerf et des premiers animaux sur Terre qui permet d'entrer vraiment dans l'esprit de la bande dessinée. L'idée de commencer le récit avec l'image de deux hommes ensanglantés couchés dans la neige permet aussi de créer un suspens bienvenu pour plonger dans la bande dessinée. J'ai lu peu de textes donnant le point de vue des autochtones sur l'arrivée des Européens et de leurs robes-noires, les Jésuites. Dans ce cas-ci, les colons sont d'ailleurs montrés sous un mauvais jour, avec leur amour de la bouteille et leur violence gratuite qui terrifie Mahini, la petite soeur de Teshkan, et cela permet de comprendre l'effet qu'ils ont fait sur les peuples autochtones.
C'est en outre un album annoncé comme un album unique, donc il se lit comme une histoire complète. L'auteur ouvre tout de même des portes intéressantes qui donnent envie de lire une suite si jamais suite il y a !
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