I have a dream – 52 icônes noires qui ont marqué l’histoire

Billet rédigé par Marie Fradette, spécialiste en littérature jeunesse

« Ce livre est une lettre d’amour. Une lettre d’amour à nos ancêtres, mais aussi à toutes les personnes noires de la jeune génération qui s’efforcent de faire changer les choses, dans l’esprit de Martin Luther King et de son célèbre discours, I have a dream. » Sont ainsi rassemblées et présentées 52 personnes noires de tous horizons qui ont su faire honneur à l’humanité, qui se sont démarquées par leurs actions, leur singularité, leur courage leur talent, leur persévérance.

Si certaines icônes sont bien connues des lecteurs – Usain Bolt, Naomi Campbell, Beyoncé en tête – d’autres telles que Mary Seacole, une des premières infirmières à avoir soigné les soldats britanniques sur le front des combats pendant la guerre de Crimé (1805–1881), l’explorateur Matthew Henson (1866–1955) ou encore l’écrivaine nigérienne Chimamanda Ngozi Adichie (1977–) gagnent à être découvertes. La brièveté et la concision de chacune des présentations offertes dans cet album permettent de saisir l’essence des personnalités, leur vision du monde tout en permettant au lecteur d’être témoin des grandes étapes de leur cheminement.

Mon avis

Voilà une initiative assurément louable. L’entêtement de ces Rosa Parks, Nelson Mandela, le talent d’Alexandre Dumas – et oui, il était noir – de Louis Armstrong, de Stevie Wonder et plus encore permet de saisir toute la force de caractère de ces humains qui ont su aller au bout de leur désir, faire connaitre leur idées, affronter souvent des vents contraires et qui ont, grâce à toutes ces qualités, non seulement marqué, mais changé l’histoire.

Bien que le sujet et le choix des icônes – alliant des visages bien médiatisés et d’autres moins – est brillant et nécessaire et que l’écriture est limpide, le graphisme ne fait malheureusement pas honneur à ces grandes personnalités. Présentées dans des couleurs criardes, dans un trait parfois caricatural, les figures restent ternes et sans personnalité. Sans compter l’air parfois abattu de plusieurs d’entre elles. Alexandre Dumas, Maurice Ashley, Harriet Jubman et Madam C.J. Walker ont le même regard terne et sans espoir. Une uniformité qui déçoit et ne rend pas toute la profondeur et la diversité de ces hommes et femmes d’exception. Dommage.