Rosalie trouve son quotidien parfois lourd. Elle porte le deuil de son amie Annie-Claude, disparue depuis neuf ans, dont les ossements viennent d’être retrouvés et identifiés. Cette découverte bouleverse à nouveau la vie de Rosalie. Comment doit-elle réagir? Soulagement, colère, empathie? Elle est prise dans un tourbillon d’émotions qu’elle gère avec difficulté. Sa relation avec son amoureux, Vincent, avec qui elle cohabite, s’étiole. La jeune femme est impatiente, susceptible, et semble ne fournir aucun effort pour rétablir une saine communication avec lui. Ce trop-plein envahit Rosalie et elle tente de trouver des réponses à toutes ces questions qui la hantent depuis des années. Cette peine d’amitié pourra-t-elle être, enfin, guérie?
La disparition de Cédrika Provencher, en juillet 2007, constitue le point de départ de ce roman. L’auteur s’en est inspiré pour décrire le cheminement personnel de Rosalie, dont la meilleure amie a disparu. Au fil du récit, les thèmes tels que le deuil, la culpabilité et la peine sont traités avec beaucoup de doigté et de sensibilité.
J’aime beaucoup les romans de Simon Boulerice même si j’ai parfois l’impression que le style l’emporte sur le fond. Cette fois-ci, le propos occupe clairement toute la place même si le lecteur reconnaitra la touche particulière de l’auteur prolifique. Le drame vécu par Rosalie hante son esprit, et ses gestes, ses décisions sont influencées par les émotions qu’elle ressent depuis cet évènement tragique. La jeune femme passe à travers ses journées, un vague à l’âme toujours présent. D’ailleurs, les mots d’Anise Koltz, une poétesse luxembourgeoise souvent citée dans le roman, traduisent bien l’état d’esprit de Rosalie : « Je ne suis qu’un écho dont j’ignore l’origine. »
La lourdeur du propos pourrait faire peur. Toutefois, Simon Boulerice réussit de main de maitre à créer un amalgame parfait entre drame et humour. Les répliques de Rosalie constituent des bouffées de fraicheur dans un quotidien dans lequel elle ne trouve plus sa place. Bien que le sujet soit d’une tristesse bien réelle, ces passages plus légers permettent au lecteur de prendre une pause, d’esquisser un sourire et de poursuivre sa lecture le cœur plus léger.
Bref, Je t’aime beaucoup cependant est un roman unique dans lequel amour, résilience et fidélité prennent tout leur sens.
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