Trois élèves sont invités à rejoindre les Médiévaux, un groupe fermé d’adolescents qui fait la loi dans le riche collège anglais qu’ils fréquentent, le temps d’un weekend. Quand les invitations arrivent, tous sont d’accord : impossible de refuser, c’est une voie directe pour la popularité. Et si les trois élèves choisis sont surpris, après tout, ce sont trois solitaires un peu rejetés, les autres ont tôt fait de les rassurer. Peut-être pas pour les bonnes raisons. Parce que ce qui est chassé, tiré et pêché lors de cette escapade n’est pas ce que l’on croit.
M.A. Bennett a construit un récit redoutable d’efficacité en mêlant suspens, psychologie et adolescence. On est dans une histoire extrême qui peut sembler loin de la réalité du commun des mortels, mais fait tout de même réfléchir à ce que certains décident de se permettre… et qu’on laisse faire. Pour lecteurs intermédiaires et avancés.
S.T.A.G.S offre une intrigue prenante qui, même si on se doute de la fin dès le départ, offre une lecture captivante, même haletante par moment. L’autrice sait créer des rebondissements, mais surtout, installer une ambiance tendue, à la limite, toujours, dosant parfaitement ses effets jusqu’au point de fracture. Le récit est efficace de la première à la dernière page et se veut un reflet amplifié de certaines traditions scolaires, des mécanismes bien huilés de différents milieux (ici on est dans le « très aisé » et les traditions ancestrales) avec les groupes populaires qui, aussitôt défaits, semblent resurgir des cendres. Est-ce qu’on peut sortir d’un tel schéma?
Côté écriture, on est dans un récit à double ton : l’héroïne agit et commente ses propres agissements en faisant référence à des films. Des titres plus pointus, comme Un dimanche à la chasse, mais aussi des plus populaires, comme Twilight quand, malgré son côté rationnel qui freine, elle succombe au charme d’Henry (et qu’elle se trouve bien conne de le faire). Ça ajoute un côté très actuel au texte sans le dater puisqu’on est dans des références très communes. En fait, mon seul bémol vient de la langue parfois inégale. On est dans un français soutenu, mais parfois des « kiffé », « cool » et compagnie se glissent au travers d’une phrase. À en croire la note de l’autrice, on comprend que c’est voulu (elle remercie son garçon pour l’aide sur le plan du vocabulaire), mais ça apparait tellement peu (et de façon complètement aléatoire) que c’est juste perturbant.
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