Juliette n’est plus là. Mais pour garder son souvenir vivant, Victor accepte de raconter son histoire aux petites filles chauves du service d’oncologie. Il leur raconte ainsi cette amitié si forte qui les unissait, Juliette et lui. Cette féroce passion de vivre que cultivait son amie. Ses folies, son insouciance, ses amours. Ses dernières années.
Camille Brissot signe un récit tout en douceur et en émotions qui plaira, entre autres, aux amateurs de Nos étoiles contraires, puisqu’on est dans l’émotion et le rapport à la maladie, mais aussi face à une héroïne qui n’a pas froid aux yeux et à un héros qui démontre une empathie hors de l’ordinaire.
Le genre de la « sicklit » a été très présent après le succès de John Green, mais il apparait généralement dans des titres traduits. Ici, Camille Brissot le met à sa sauce avec un texte fort construit en aller-retour entre le présent, pendant lequel Victor raconte l’histoire à un groupe de filles au service d’oncologie de l’hôpital, et les souvenirs du jeune homme, qui nous permettent de revenir trois ans en arrière et de découvrir une héroïne constamment sur la ligne de faille, sur le fil du rasoir, qui se force à ne pas penser à demain (parce qu’il pourrait bien ne pas exister), mais qui se met aussi toujours en danger, comme si elle en avait besoin pour se sentir vivre encore plus fort. Envie de partir voir un concert rock? Elle le fait. D’aller apprendre le surf? C’est parti. Sans se poser de questions.
La maladie est là aussi, bien présente bien sûr puisqu’on sait que Juliette en est morte, mais l’emphase est mise sur la vie. L’urgence de vivre et la position difficile de Victor, qui protège Juliette, mais la respecte aussi dans ses envies folles, qui devient à la fois rempart, moteur et oreille, selon les besoins. C’est au final un formidable roman sur l’amitié (et qui ne tombe pas dans le piège de l’amour, yé!), un de ceux qui touchent profondément le cœur du lecteur, alors qu’on quitte peu à peu la légèreté du début pour se rapprocher de la fin, et des émotions plus fortes.
À noter : La version originale de ce texte, Sous une pluie d’étoiles, est parue en 2010 chez Rageot. Mais Camille Brissot a eu envie de la transformer et je dois dire que c’est vraiment réussi!
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