1939. Misha a dix ans et vit à Prague avec ses parents, dans un immeuble bien situé qui comporte même un ascenseur. Mais les choses changent rapidement quand les soldats allemands envahissent la ville et la famille de Misha se retrouve sous le coup de lois antisémites de plus en plus dures. Misha est juif et sa famille perd peu à peu ses droits, forcée de déménager dans un ghetto, puis déportée au camp de Terezin. Séparé de sa mère et de sa sœur, seul dans un grand dortoir rempli de quarante garçons, Misha trouve un équilibre grâce à Franta, l’éducateur qui unit les plus jeunes dans un esprit solidaire, déterminé à les aider à traverser les épreuves. Mais peu à peu, plusieurs des garçons quittent à bord de trains qui les amènent vers l’Est…
C’est son propre récit que raconte Michael Gruenbaum, aidé par l’auteur Todd Hasak-Lowy, dans ce livre percutant. Si certaines parties sont romancées puisque certains souvenirs étaient plus flous, le souci de vérité est présent tout au long du livre, et appuyé par les photos d’archives insérées en son centre.
J’ai lu plusieurs romans sur la Deuxième Guerre mondiale, multipliant les endroits, les points de vue, les ressentis. Mais celui-ci a un petit quelque chose de spécial parce qu’on sent tout au long que c’est vécu, qu’on s’attache à ce petit garçon bien naïf au départ et qu’on découvre l’horreur peu à peu par ses yeux.
Si la vie à Terezin n’était pas aussi difficile que celle dans les camps de la Mort (et même que Misha y est plus heureux que lorsqu’il était dans le ghetto de Prague), on devine la dure réalité derrière certaines des mises en scène de Franta et on sait où vont les trains qui passent et embarquent des milliers de juifs chaque fois. D’ailleurs, alors que le récit reste assez léger presque jusqu’à la fin, puisque plusieurs souvenirs de Michael sont positifs, notamment les parties de football où encore les pièces montées par les enfants, et que les scènes plus dures sont disséminées et ne donnent pas d’impression d’accumulation, la finale avec l’arrivée des survivants de « Marches de la Mort » rappelle que le narrateur et les siens ont eu beaucoup de chance…
En bref? Un roman différent sur la Deuxième Guerre mondiale, tout aussi important.
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