À la mort de sa grand-mère, la jeune Anawita se retrouve au cœur d’un conflit entre Oterontonnia, celui qui avait fabriqué le monde des humains et qui les protégeait, et Tawiskaron, l’esprit de l’hiver et de la mort. Entre ses mains, une tortue qui porte en elle le sort de Montréal. Craignant d’être incapable de la protéger de la volonté de Karnohaton, un homme à la solde de Tawiskaron, elle la cache dans un trou qui sera enseveli lorsque Oterontonnia viendra à son secours. Mais la tortue est là et attend… elle doit lui être rendue par deux cœurs purs.
Des centaines d’années plus tard, Germain Dubois fait son entrée au collège Ste-Marie. Un peu perdu au départ, il se lie vite d’amitié avec Thétrault, un jeune passionné de science. C’est avec lui qu’il rencontre le vieux père Arcânus, un moine qui semble venu d’un autre âge et parle en paraboles. Et c’est avec lui qu’un jour, sous les coulisses du théâtre, il trouvera un tunnel mystérieux qui le propulsera dans le temps, à la rencontre d’une jeune Iroquoienne et dans la quête d’une tortue…
Avec ce récit historico-fantastique, Sylvain Meunier entraine ses personnages et ses lecteurs dans une suite de péripéties. Bien que rapide, le roman peut convenir à tous les lecteurs.
C’est parce qu’il a lui-même été élève au Collège Sainte-Marie dans les années 60, à la recherche d’un tunnel mystérieux sur lequel les rumeurs couraient, que Sylvain Meunier a eu envie d’écrire cette histoire. Et cette petite information, expliquée en fin d’ouvrage, explique bien le sentiment qui a prévalu tout au long de la lecture : le personnage de Germain est particulièrement habité. On y croit totalement, même si le garçon est projeté dans des aventures… moins crédibles!
Au départ, c’est le contexte culturel des années ’60 à Montréal qu’on découvre alors qu’on suit Germain vers sa première journée au collège Ste-Marie : l’autobus brun et son billet à 1 dollar, le cheval du laitier dans la ville, le programme scolaire, etc. Mais rapidement, le garçon et son meilleur ami sont projetés dans une suite de voyages temporels qui permettent à l’auteur de revisiter des grands moments de l’histoire de Montréal : l’attaque de Lachine par les Iroquois, le traité de paix, la victoire des Anglais, le feu du parlement, l’épidémie de variole… si au début les personnes restent plus longtemps dans chacune des époques, à la fin, ce sont simplement des clins d’œil à des moments marquants qui sont faits. La finale est en effet plus dense, avec la remise de la tortue à Anawita et la fuite devant le terrible Karnohaton.
S’il faut aimer les ambiances historiques pour apprécier complètement le récit, ce qui n’était pas gagné avec moi (d’autant que j’ai été un peu perturbée au début par quelques répétitions et une ou deux coquilles), j’admets que l’intrigue est suffisamment bien tissée pour emporter un lecteur plus difficile. Oui, le contexte historique est important (le roman est d’ailleurs un complément sympathique à un cours d’histoire puisqu’on est ici dans le ressenti et dans l’émotion), mais il sert le propos et ne prend pas toute la place.
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