Hybride entre un recueil de poésie autobiographique et une chronique de l’histoire du Métal comme genre musical, Trust se dévoile à la manière d’un album concept des années 1970. Couvrant 5 décennies, Pierre Labrie se livre, et nous offre une oeuvre unique. Une rencontre inusitée entre poésie et Métal.
Ayant déjà publié plusieurs recueils de poésie jeunesse, Pierre Labrie vise ici un public adolescent qui pourrait se reconnaître dans le parcours de l’auteur, ou encore dans ses nombreuses références musicales. Le style recherché et les nombreuses images convoquées font de Trust un recueil qui s’adresse aux bons lecteurs de 14 ans et plus.
Je l’avoue d’emblée, la poésie n’est pas ma tasse de thé. J’en ai lu à l’école, Hugo, Ronsard, Baudelaire, Miron, Gauvreau, mais ça ne m’a jamais accroché au point où je voulais en lire pour moi-même. Puis, j’ai découvert la poésie de Simon Boulerice et celle de Jonathan Bécotte. Et à cette courte liste s’ajoute maintenant celle de Pierre Labrie.
Ayant moi-même grandi dans les années 80 et étant aussi un fan (quoique beaucoup moins que Pierre Labrie!) de Heavy Metal, je me suis retrouvé autant dans ses références musicales que dans certaines situations vécues par le poète.
Élaboré comme un coffret-concept (chaque CD/Vinyle étant dédié à une décennie, des années 70 aux années 2010), on peut voir ce recueil comme un livret particulièrement élaboré. Avec les illustrations en noir et blanc de Michel « Away » Langevin (membre du groupe de Métal québécois Voïvod), le résultat est esthétiquement réussi.
Quant aux poèmes eux-mêmes, on sent l’expérience et le vécu de Pierre Labrie derrière chaque vers, chaque image convoquée. En entremêlant habilement les paroles de chansons marquantes (dont plusieurs d’Iron Maiden, groupe préféré de l’auteur et de moi-même) à ses propres mots, le poète parvient à convoquer un tout autre univers.
« dormir
essayer de trouver le sommeil
Fear of the Dark
la noirceur des sans vision de demain
ne pas voir les jours qui suivent
effrayé de l’avenir
je suis entré au cégep avec l’idée absente du futur
la musique m’a porté
m’a porté dans les beaux jours
comme dans les mauvais
porté avec la mélodie
I sometimes feel a little strange
A little anxious when it’s dark »
C’est une expérience particulière à laquelle nous convie l’auteur, mais pour peu qu’on accepte de se laisser porter (ou brasser, puisqu’il s’agit de Métal!) par le voyage et les mots de Pierre Labrie, on en sort avec l’envie de s’enfoncer des écouteurs dans les oreilles, de monter le volume, et de se perdre dans les sonorités grinçantes et les riffs enflammés d’Iron Maiden, de Metallica, de Voïvod ou de Helloween.
Le tout en secouant la tête dans tous les sens et en levant bien haut ses « Devil’s Horns », évidemment!
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