« – Tu es gentille. Tu étais une très bonne amie de Natasha.
Était. Becca n’émit aucun commentaire, se contentant d’acquiescer vaguement. Alison savait comme tout un chacun que Becca ne faisait plus partie du cercle des intimes. Ce cercle-là se tenait actuellement un peu à l’écart. Leurs yeux maquillés avec soin, délicatement voilés de larmes, étaient rivés sur leur portable. Jenny et Hayley, presque identiques et si différentes. »
Quand Natasha est retrouvée dans un étang, déclarée morte pendant 13 minutes avant de revenir à la vie, Becca ne peut s’empêcher d’aller lui rendre visite à l’hôpital. Même si celle-ci ne fait plus partie de ses proches. En effet, alors qu’elles étaient si proches enfants, les deux filles se sont éloignées quand Natasha a décidé que Becca n’était pas à sa hauteur. Pourtant, à son réveil, c’est Becca qu’elle appelle en premier. C’est à elle qu’elle confie ses premiers souvenirs, ses premiers doutes. Parce que si l’adolescente n’a aucun souvenir des 24 heures précédant sa chute dans l’eau, des indices lui laissent croire que ce n’était pas forcément accidentel. Et elle semble déterminée, avec l’aide de Becca, à trouver le coupable…
Sarah Pinborough offre une intrigue parsemée de rebondissements et de révélation avec ce titre qui alterne les points de vue : le journal de Natasha, les rapports de police, le point de vue de Becca. Abordant les thèmes de l’amitié et de ses variations, de l’adolescence et de la manipulation, il convient aux lecteurs intermédiaires et avancés, mais s’adresse à un public avisé, notamment parce qu’il y est question de violence et de sexualité.
Le début est hyper accrocheur. Une adolescente retrouvée dans l’eau, déclarée morte, puis qui est ramenée à la vie. Un entourage riche en suspects, des rapports d’enquête qui pointent des irrégularités même si rien ne permet de conclure à un meurtre. Qui a écrit au milieu de la nuit pour donner rendez-vous à Natasha dans leur « lieu habituel » ? Pourquoi Jenny et Hayley font-elles tant de messes basses ? Et que veulent-elles tant cacher qu’elles effacent tous les textos qu’elles échangent ? Pourquoi Natasha se tourne-t-elle tout de suite vers Becca ?
J’ai aussi aimé au départ que Becca parle ouvertement de sexualité et aborde la question du plaisir au féminin. Bien que ça détonne dans le récit, c’est un questionnement intéressant et bien abordé qui m’a fait accrocher encore davantage au récit. Les 100 premières pages, j’étais donc emballée. Le problème c’est que le livre en fait 426, dont environ 200 de trop, et qu’il faut vraiment du temps avant que les choses progressent.
Par ailleurs, plus on avance et plus les indices deviennent confus alors que les révélations sont de plus en plus incohérentes. Je ne révélerai pas la fin, mais disons que c’est un peu tiré par les cheveux et qu’on se demande comment on a pu passer autant de temps avant d’y arriver. C’est donc une lecture en demi-teinte, parce que tant elle peut être accrocheuse et que sa construction au départ suscite des questionnements, tant sa finale vire un peu trop à la série-qui-en-fait-trop-pour-qu’on-y-croit. Dommage !
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