L’État a peur du risque. De tous les risques. Et les compagnies d’assurances en profitent, haussant les primes à chaque modification de poids, à chaque stress, le tout étant relayé par le bracelet que chaque individu doit porter. Interdit donc de faire une activité qui pourrait nous mettre en danger… comme le cirque.
Bien décidés à pouvoir continuer de se produire en France, le cirque Vaz a créé sa propre assurance, mais ses compétiteurs cherchent par tous les moyens à les fermer. Quitte à envoyer une espionne récolter des informations de l’intérieur. Sauf que Maria a une histoire personnelle complexe et que son chemin a déjà croisé celui du directeur du cirque… De quel côté penchera-t-elle ?
Deux personnages prennent la parole en alternance dans cette dystopie qui aborde les thèmes de la surprotection de l’état, de la liberté et de la manipulation. Complexifié par sa construction, ce roman vise les lecteurs intermédiaires et avancés.
Chaque fois que je commence une dystopie, je soupire intérieurement parce que j’en ai trop lu dans les dernières années et que je suis rarement surprise. Cependant, je dois dire que cette fois Célia Flaux sort des sentiers battus. Oui, il est question d’un gouvernement qui, sous le couvert de la protection de tout un chacun, a retiré le libre arbitre à ses citoyens dans de nombreux domaines (des textes à la fin de chaque chapitre montrent d’ailleurs la progression de cette main mise sur la sécurité et ses dérives), mais l’histoire est plus intime et, surtout, elle se passe entièrement dans le cirque. L’éclairage porte donc davantage sur les problèmes familiaux, sur la notion de vengeance et de rédemption, sur les secrets qu’on veut taire pour ne pas blesser, mais qui sont impossibles à garder éternellement cachés.
On suit Maria, l’infiltrée, qui se bat avec sa propre conscience et devra faire des choix cornéliens, ainsi que Mathieu, le trapéziste devenu clown qui est lui aussi aux prises avec des choix déchirants. À travers leurs yeux, c’est un peu le destin de la liberté que l’on découvre. Si le dénouement est quand même prévisible, que certains moments sont plus lents (c’est un récit assez dense qui s’adresse à des lecteurs qui ont envie de quelque chose de costaud) et qu’on aurait aimé un peu plus de nuances, le voyage est chouette parce que justement dépaysant, original, et que la plume de Célia Flaux est fluide.
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