Les membres de l’équipage du vaisseau Excalibur sont d’abord effrayés quand ils découvrent une planète qui apparait par intermittence sur leur radar. Quel est donc ce champ de force si avancé qu’il est inconnu de la Fédération des Planètes Unies ? Et surtout, comment se fait-il qu’ils ne distinguent aucune autre trace de technologie sur la planète ?
Téléporté seul et sans armes dans un centre urbain, Bjork Aalq utilise sa télépathie pour établir un premier contact avec les habitants de cette planète, les Kohrlons. C’est ainsi qu’il découvre que ce peuple a été protégé par une civilisation bien plus avancée, mais qu’ils ont été laissés seuls à eux-mêmes depuis, développant des croyances pour le moins étranges.
Laurier Côté signe un roman de science-fiction qui aborde la question du contact pacifique entre deux civilisations qui n’ont pas les mêmes connaissances technologiques. Complexifié par le vocabulaire inventé et les nombreux personnages (ainsi que les multiples races auxquelles ils appartiennent), La planète invisible vise les lecteurs intermédiaires et avancés.
Si le terme de « Space opera psychologique » n’existe pas, il faudrait l’inventer pour ce roman qui est en quelque sorte un antépisode d’Au-delà de l’abime, précédent roman de l’auteur qui met en scène le même duo de personnages principaux. En effet, on débute le récit dans l’espace, dans un vaisseau à la fine pointe de la technologie, dans un futur qu’on imagine fort lointain, avec sa Fédération des planètes Unies dont on comprend que les humains, venus de Terra, ne sont qu’une race parmi d’autres. Mais s’il y a bien quelques moments de tension, notamment avec l’arrivée d’un vaisseau ennemi à la toute fin du récit, la majorité du livre se passe sur Kohrla, et se concentre sur les premiers contacts entre son peuple isolé (du moins avec les êtres qui dirigent son Conseil) et un étranger (bien aidé par sa télépathie, d’ailleurs, si on en croit le sort du visiteur qui l’a précédé sur la planète).
Pour créer son histoire, Laurier Côté s’est inspiré de Star Trek et de sa Première Directive : la non-intervention et l’observation lorsqu’il y a un peuple ayant une technologie inférieure (ou absente, comme c’est le cas ici). Ainsi, il donne une leçon intéressante à ses lecteurs, leur montrant comment la voie pacifique peut parfois être la meilleure des solutions. Et il y a quelque chose de vraiment fascinant à voir comment Bjork parvient à distiller l’information sans effrayer les Kohrlons et comment il apprend à les connaitre.
Si certaines ficelles sont un peu grosses (et que nos héros ont des capacités qui semblent trop taillées sur mesure pour les défis auxquels ils font face), cette histoire est nourrie par plusieurs rebondissements et offre un récit de science-fiction différent.
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