Cleveland, 1988. Elijah n’a pas envie d’aller à l’université. Pourtant, son inscription est complétée depuis plusieurs mois et sa chambre sur le campus est prête. Mais depuis le divorce de ses parents et la crise des subprimes, le jeune homme cherche sa place. Lorsqu’il prend la décision de ne pas embarquer dans le train, il ne réalise pas tout à fait que sa vie va changer. Après quelques nuits à errer dans la ville, il se retrouve dans le Slavic Village. Il aperçoit au loin quelques jeunes qui l’intriguent. Elijah les suit, ce qui le mène au Winston High, un collège désaffecté où une bande d’adolescents et d’enfants ont trouvé refuge. Celle qui l’accueille froidement, Anna, le met en garde : c’est elle qui décide.. Il accepte de se conformer aux règles : tout de garde, nettoyage des toilettes, etc. Bien que constamment sur leurs gardes, un jour les jeunes du groupe s’autorisent tout de même une sortie au parc. À leur retour, les Pèlerins occupent les lieux…
Roman écrit à quatre mains, Home sweet home propose une histoire dure et touchante à la fois. Chacun leur tour, Anna et Elijah se partagent la narration, exposant ainsi leur point de vue. La concentration est de mise pendant la lecture, car il est facile d’oublier qui a la parole, donc le le livre s’adresse davantage à des lecteurs intermédiaires.
La crise des subprimes, aux États-Unis, constitue une période noire pour plusieurs villes américaines et leurs citoyens. Ce qui est intéressant avec Home sweet home, ce sont les répercussions sur les enfants et les adolescents. En effet, quelles sont les options qui s’offrent à eux lorsque leurs parents perdent leur emploi et peinent à subvenir aux besoins primaires ? Le clan formé par Anna représente l’exemple même de la débrouillardise, de l’entraide et de la détermination. Le rôle que l’adolescente occupe au sein de cette microsociété l’oblige à faire preuve de fermeté, mais aussi de sensibilité. L’arrivée d’Elijah équilibre les rôles. Ce dernier a un regard bien différent de celui de la jeune femme, ce qui permet à cette dernière de prendre les bonnes décisions.
On pourrait se demander si, vraiment, des bandes de jeunes ont réellement squatté des immeubles désaffectés pendant des mois sans se faire repérer. Si on ne s’arrête pas à ce détail, l’intrigue est bien ficelée. Le récit aborde des thèmes variés tels que la confiance, la différence et la famille, thèmes qui touchent chacun des personnages secondaires. « Seul on va plus vite mais ensemble on va plus loin » : c'est exactement ce qui se produit dans Home sweet home.
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