La fille sans nom

« Recherche garçon à tout faire

Contre gîte et couvert

S'adresser directement au mage Hélix.

À l'intérieur de cette péniche. »

Camille n’en revient pas. Cette offre d’emploi tombe à point pour celle qui vient de fuguer et s’est retrouvée sur les docks du port sans trop savoir où aller. Mais voilà, le contrat qu’elle doit signer avec son sang ne dit pas tout. Ou du moins, elle ne lit pas tout. Et c’est ainsi qu’elle perd la mémoire de qui elle est au moment où elle appose sa signature. Sans repère, basculant dans un univers magique, Ether, où les magiciens font la guerre aux sorciers, où elle n’est qu’une marchandise de plus destinée à un homme machiavélique, Camille devra rapidement s’adapter pour survivre, oui, mais aussi pour comprendre comment s’en sortir.

Maëlle Fierpied signe un récit fantastique qui commence dans le monde réel, mais bascule bien vite dans un univers où la magie est omniprésente. Mettant en scène une héroïne forte, l’autrice parle de filiation, de résilience, de ruse et d’aventure dans ce récit pour grands lecteurs (il fait quand même plus de 500 pages) écrit dans une langue riche!

Mon avis

Ce livre est vraiment une belle découverte! L’aventure est assez classique, mais c’est la qualité de l’univers qui fait tout, la force des personnages aussi. Si certains sont assez manichéens, d’autres se révèlent nuancés et offrent des surprises au fil du récit alors que Camille progresse dans son aventure, particulièrement les dogrons, terrifiants au départ, mais beaucoup plus malins que prévu (et l’oori est aussi fabuleuse !). En fait, l’univers renferme de multiples possibilités, la guerre entre les magiciens et les sorciers, intéressante, et les nombreux rebondissements et changements de cap du récit font en sorte que l’on en reste captifs. Par ailleurs, l’autrice maitrise bien l’alternance entre descriptions et action et arrive à créer des lignes narratives qui initient des quêtes plus courtes ainsi qu’un fil conducteur général. Ce n’est pas parfait, il y a quelques maladresses au fil du récit, mais ils sont vite gommés par le reste et ne demeure que cette impression d’histoire riche et captivante. C’est un « livre unique », mais je me croise les doigts pour que l’univers soit repris, il me semble qu’il y a de la matière…

Le bonus? L’héroïne fait de multiples références culturelles actuelles : de Totoro à Harry Potter et c’est jouissif!  

Merci à l'école des loisirs pour le roman!